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Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam

Photo : En Asie la Chine de Xi Jinping est aujourd’hui face à deux dirigeants au nationalisme sourcilleux : Shinzo Abe, revenu au pouvoir au Japon en 2012 et Narendra Modi, premier ministre indien depuis mai 2014.

Après le Japonais Shinzo Abe, avec l’arrivée au pouvoir en Inde du très populaire et très nationaliste Narendra Modi, la direction chinoise fait, dans sa proximité immédiate, désormais faire face à deux pôles de résistance plus rugueux, peu enclins à accepter sans réagir à ses stratégies d’influence et à ses affirmations de souveraineté.

Depuis son élection, le nouveau premier ministre indien a en effet tiré profit du sérieux accident de la relation sino-vietnamienne en mai dernier pour afficher une détermination plus ferme que son prédécesseur dans les querelles de souveraineté avec la Chine. Laissant présager de nouvelles tensions, l’Inde a même relancé l’accord de 2011 avec Hanoi pour l’exploration off-shore au large du Vietnam dans une zone contestée par la Chine.

Chine – Vietnam : Une normalisation sérieusement perturbée.

Il y a un an, en octobre 2013, le premier ministre chinois effectuait un voyage au Vietnam auréolé d’une ambiance festive placée sous le signe de la coopération confiante, dans le cadre d’une vaste stratégie chinoise de coopération avec les pays du Sud-est asiatique.
(Lire : Trombe diplomatique chinoise en Asie du Sud-est).

Se partageant les rôles pour faire contrepoids à la bascule stratégique de Washington vers le Pacifique occidental, le Président Xi Jinping et le Premier Ministre Li Keqiang avaient, en seulement quelques mois, visité la Malaisie, la Thaïlande, l’Indonésie, le Myanmar et le Vietnam.

A la mi-septembre 2013 à Suzhou, le Waijiaobu avait aussi commencé à négocier avec l’ASEAN une proposition de code de conduite en Mer de Chine du Sud. L’affaire avait été préparée par 2 voyages du ministre des Affaires étrangères Wang Yi, l’un au printemps en Thaïlande, Indonésie, Singapour et Brunei, l’autre an août, en Malaisie, au Laos, au Cambodge et au Vietnam.

Avec Hanoï, les relations se normalisaient lentement depuis la fin des années 90, cependant marquées par d’incessants incidents de pêche sur fond de querelles de souveraineté. La stratégie chinoise de négociations séparées avec chacun des acteurs en litige avec Pékin avait joué à plein depuis 2000, année durant laquelle un accord bilatéral avait délimité les eaux sino-vietnamiennes dans le golfe du Tonkin.

En octobre 2011, après les crispations de 2010, Pékin avait également accepté de négocier avec Hanoï l’exploitation conjointe des eaux autour des Paracels. La déclaration finale à la suite de la visite de Xi Jinping alors encore vice-président pouvait laisser présager une évolution pacifique exemplaire des différends.

Elle précisait en effet que les deux pays rechercheraient des solutions durables, acceptables par les deux parties sur la base de la Convention des NU sur le droit de la mer. En attendant un accord global sur la question de souveraineté, Pékin et Hanoi négocieraient activement une coopération pour un développement conjoint des ressources dans les zones contestées.

Retour en force des rancoeurs hérités de l’histoire.

Cette trajectoire vertueuse et exemplaire entre les deux voisins culturellement proches qui furent souvent des « frères ennemis » dans l’histoire est aujourd’hui très sévèrement perturbée depuis les violentes échauffourées survenues au Vietnam contre les intérêts économiques chinois en mai dernier. Exacerbées par les querelles de souveraineté en mer de Chine du sud, les tensions se sont enflammées quand Pékin avait manœuvré une plateforme pétrolière dans les parages des îles Paracels.

S’il est vrai que la Chine s’était approprié l’archipel à partir de 1947 dont la conquête fut achevée en 1974 par une action de la marine chinoise qui tira avantage de l’affaiblissement du Sud-Vietnam submergé par les Viêt-Cong, Hanoi n’a jamais reconnu le fait accompli.

Les brutales destructions, assorties de pillages du printemps dernier dont le bilan humain est mal connu, ont porté un coup sévère aux intérêts chinois au Vietnam et aux relations entre les deux pays. Elles faisaient suite à l’accélération de la stratégie de grignotage de Pékin en mer de chine du sud.

Utilisant l’artifice des « zones contigües » autour des îlots habités ou non sur lesquels elle affirme sa souveraineté, la Chine avait, en janvier 2014, publié une vaste zone de contrôle de pêches autour de Hainan couvrant une superficie de 2 millions de km2, soit près de 60% de la surface de toute la mer de Chine du sud.


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Par arborigene Le 3/11/2014 à 10h47

Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam.

la 3ere guerre mondiale ne serait ss doute plus trs loin ... avec des effets incommensurables :

ce ne sera pas une guerre entre qq pays mais entre blocs :
 US-EU /Russie,
 Chine /Inde Japon VN,
 Palestine Iran Syrie / Israel,

et en toile de fond, une guerre de religion : ISIS / Christianisme

sauve qui peut ... lorsqu’il est encore temps ... ?

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