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Syrie. Pékin contre Washington, Ankara, Paris et Ryad

BRÈVES (2)

10e sommet d’affaires Chine – ASEAN. Une nouvelle priorité stratégique de Pékin.

C’est Li Keqiang qui eut la responsabilité d’accueillir les chefs d’état de l’ASEAN – le Philippin persona non grata étant absent – et de prononcer le discours d’ouverture de la foire de Nanning, le 3 septembre. A cette occasion le premier ministre est revenu brièvement sur les querelles en Mer de Chine et, tout en appelant à la bonne volonté et à la franchise, il a répété la position de Pékin selon laquelle la question des îlots n’était pas dans le scope des relations Chine – ASEAN.

Pour contredire les soupçons de machiavélisme dont Pékin est souvent accusé, il a dans un élan assez rare de la part des dirigeants chinois, solennellement déclaré que la politique de bon voisinage de son gouvernement n’était pas « un expédient opportuniste », mais au contraire une stratégie de long terme, par laquelle la Chine accorderait toujours la priorité au développement des pays de l’ASEAN dans le but d’assurer la paix et la stabilité dans la zone, y compris en Mer de Chine du Sud.

Surtout le discours a été l’occasion de brosser un vaste tableau des intentions de la Chine dans la région. Après avoir fait l’éloge de la zone de libre échange Chine + ASEAN qui devrait être complétée en 2015 par l’admission du Laos, du Vietnam, du Myanmar et du Cambodge, Li Keqiang a ouvert 5 perspectives nouvelles pour approfondir la coopération régionale.

1) L’approfondissement du traité de libre échange (promouvoir les investissements, accélérer la baisse des taxes douanières et réduire les barrières non tarifaires, conclure des accords de long terme pour l’importation des produits agricoles, ouvrir le marché chinois aux meilleurs produits de l’ASEAN). L’objectif est de porter pour 2020 la valeur totale des investissements bilatéraux à 150 Mds de $ et du commerce bilatéral à 1000 Mds de $ – il était de 400 Mds de $ en 2012 –.

2) La « connectivité » de la région, d’abord par le développement des infrastructures de transport régionales - efforts pour avancer le réseau de chemin de fer pan-asiatique – ensuite par la création de mécanisme de prêts adaptés au sein du Fonds d’Investissement Chine ASEAN, enfin par des efforts pour améliorer les échanges d’informations sur les taxes douanières et les perspectives d’investissements réciproques dans des zones industrielles écologiques prioritaires.

3) l’harmonisation financière avec la mise en place de fonds de sécurité régionale, la possibilité pour les pays de l’ASEAN, d’acheter des obligations chinoises, l’augmentation de la valeur des échanges libellés dans les monnaies locales.

4) La coopération maritime avec la proposition de Pékin de créer une structure de coopération maritime Chine – ASEAN avec des échanges entre les villes portuaires de la région appuyés par un fond de Coopération maritime de 3 Mds de Yuan (371 millions d’€).

5) Les échanges culturels avec l’annonce de l’ouverture de l’année de l’amitié Chine – ASEAN en 2014, accompagnée par 15 000 bourses d’études offertes dans le 5 ans qui viennent aux étudiants des pays de l’Asie du Sud-est.

Pour finir Li Keqiang, fidèle à ses promesses de transparence a fait le point de la situation de l’économie chinoise qu’il a cependant présentée de manière très positive. Rappelant que le pays était confronté à la baisse de la croissance et aux marchés extérieurs atones, il a évoqué les réformes de structures et affirmé que son gouvernement avait réussi à préserver le long terme tout en faisant face à une conjoncture difficile et à l’obligation d’améliorer les prestations sociales.

Les efforts avaient commencé à produire leurs effets, l’économie s’était stabilisée, la croissance avait été maintenue, les prix étaient stables, les récoltes seront bonnes, tandis que la production industrielle, le commerce et les investissements étrangers étaient repartis à la hausse.

Note : Selon Li Keqiang, le développement de la zone de libre échange Chine + ASEAN devrait se faire en liaison avec les projets de Trans Pacific Partnership (TPP) lancé par les États-Unis afin dit-il que les « 2 roues du développement régional soient synchrones ». Au passage, rappelons que Li Keqiang élude le fait qu’initialement le TPP avait été lancé par Obama pour faire pièce aux menées commerciales chinoises dans la région tout en excluant la Chine, « tant qu’elle ne se conformerait pas aux règles du marché. - If they don’t play by the rules ».

Mais l premier ministre sait bien que cette position est intenable pour la Maison Blanche, dans un région où les hommes d’affaires chinois sont omniprésents, dans le contexte ASEAN + Chine - que le Premier Ministre chinois a lui-même qualifié de « plus grande zone de libre-échange du monde ». Ce qui est exact si on se réfère au nombre d’habitants - près de 2 milliards -, mais l’est moins quand on examine son organisation financière et douanière de la zone encore dans les limbes. C’est bien l’objet du plan en 5 points de Li Keqiang, dont il faut noter le caractère visionnaire et structuré


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