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›› Editorial

Tensions en vue entre Taipei, Pékin et Washington

L’idée court depuis quelques semaines déjà, mais les réactions de Pékin sont restées mesurées. Il reste que la situation pourrait encore se tendre puisque même le Kuomintang, courtisé par le PCC comme une alternative de pouvoir à Taipei plus sûre que l’actuelle présidence indépendantiste, vient également de déclarer son soutien à l’idée d’un référendum populaire sur la question de l’entrée de l’Ile à l’ONU. Nous sommes donc à l’orée d’une crise entre Taiwan et les Etats-Unis. Ces derniers qui répètent que le référendum mettrait inutilement de l’huile sur le feu, tenteront par tous les moyens de faire obstacle au projet. Quant à la Chine, si le référendum avait lieu, elle aurait à faire face à la situation que beaucoup avaient anticipée : le téléscopage entre la montée vers les JO et une initiative majeure du pouvoir à Taipei qui, utilisant le levier de la démocratie et du vote populaire, mettrait en porte-à-faux le PCC, désavoué par les Taiwanais s’exprimant librement sur deux sujets liés à la souveraineté de la Chine sur l’Ile.

Nous n’en sommes pas encore là. Même si l’entourage de Chen Shui-Bian rappelle que 71% des Taiwanais appuient son initiative, le projet présidentiel peut être victime de nombreux rebondissements. Il devra aussi surmonter quelques barrières légales : Le 30 juin dernier la commission d’examen des référendums a rejeté la proposition présidentielle. Mais dès le 4 juillet, le KMT, partie de l’alliance d’opposition majoritaire au Yuan législatif, relançait les spéculations en apportant son appui au projet. Il est probable que ce jeu de l’oie politique, reflet du mal être des Taiwanais, compliqué par de nombreux sous-entendus, continuera encore jusqu’en 2008. Il ne sera pas sans effet sur la stabilité de la situation dans le Détroit. L’idée d’un référendum, est sur la table depuis l’arrivée de Chen Shui-Bian au pouvoir, elle n’a cependant jamais abouti aux effets escomptés par le parti indépendantiste. En mars 2004, les résultats du référendum organisé sur les relations avec la Chine et les moyens de réduire la menace missiles avaient été invalidés faute d’une participation suffisante. Enfin, cette fois encore Washington, allié objectif de Pékin dans cette galère, actionnera son réseau d’influence au plus haut niveau pour tenter de faire avorter la manoeuvre.

Est-ce l’effet d’une coïncidence, la Chine a, pour la première fois, évoqué la possibilité de répondre favorablement aux nombreuses demandes américaines de mettre en place une ligne directe entre le ministère de la défense chinois et le Pentagone. Le but : éviter un dérapage militaire intempestif suite à un malentendu. L’affaire a été publiquement abordée une première fois par le général Qian Lihua, directeur du bureau des affaires extérieures du Mindef, puis par l’actuel commandant militaire de la région de Canton, lors du colloque des ministres de la défense à Singapour au début de juin et enfin, le 26 juin dernier, par l’Amiral Yang Yi, directeur de l’institut de recherche stratégique de l’Université de la Défense Nationale.


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