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Le 29 septembre, la Chine a lancé avec succès à partir du pas de tir de Jiuquan, dans le Gansu, au nord-ouest du pays, son premier module d’essai baptisé « Tiangong 1 » ou « Palais céleste », destiné à expérimenter les opérations d’arrimage à un véhicule spatial.
Le vaisseau a été lancé par une fusée Longue Marche 2F (CZ 2F) qui avait emporté tous les véhicules du type Shenzhou depuis 1999, y compris les trois missions habitées de 2003, 2005 et 2008. Selon Jing Muchun, ingénieur responsable du programme CZ 2F, les vibrations du lanceur qui avaient gravement incommodé Yang Liwei, le premier astronaute chinois – 15 octobre 2003 -, ont été réduites de 50%.
Vers une station spatiale chinoise indépendante.
Mais le véritable premier test des capacités chinoises à mener à bien son projet de station indépendante à l’écart des autres puissances spatiales pourra être observé lorsque, le mois prochain, le module Tiangong 1 (8 tonnes) sera arrimé à Shenzhou 8, qui sera lancé à vide à titre d’essai, en attendant la mission habitée de Shenzhou 9 en 2012. Selon une source scientifique chinoise, la Chine a déjà effectué 300 arrimages dans l’espace depuis 1966, dont 283 ont réussi.
En dépit de ses progrès rapides depuis 10 ans dans trois directions (exploration de la lune, positionnement spatial et station spatiale indépendante), auxquelles s’ajoute le lancement de satellites, la Chine a encore un long chemin à parcourir avant de rattraper la Russie et les Etats-Unis, qui, avec d’autres puissances, dont l’UE, le Japon et le Canada, mettent en œuvre la station spatiale internationale, à laquelle la Chine ne participe pas.
Cet ostracisme, n’est pas du à la volonté de la Chine de faire cavalier seul. Il est le résultat des suspicions dont les Etats-Unis et, depuis 2009, l’UE, entourent la coopération avec Pékin dans ce domaine sensible.
Malgré plusieurs visites croisées des spécialistes de l’espace chinois aux Etats-Unis et des responsables de la NASA en Chine – dont la dernière en date par l’administrateur Charles Bolden lui-même, en octobre 2010 -, aucune coopération n’a jamais été lancée dans ce domaine entre Pékin et Washington, placé sous le contrôle pointilleux du Congrès.
Quant aux relations avec l’UE, elles se sont tendues en 2010, lorsque la Chine, ulcérée d’avoir été écartée du programme Galileo, a réclamé que Bruxelles lui rembourse les sommes qu’elle avait engagées dans le programme.