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Depuis le 22 décembre à Xi’an après la détection de 155 cas positifs, la ville est en état d’alerte. Au milieu d’une population de 13 millions dont les déplacements sont sévèrement règlementés, 45 000 auxiliaires de santé sont à l’œuvre pour multiplier les campagnes de tests.
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Depuis le 22 décembre, multipliant les campagnes de tests et contrôlant strictement les entrées et les sorties de la ville, les autorités chinoises durcissent le confinement des 13 millions d’habitants de Xi’an, appelés à rester chez eux.
L’épisode déclenché, après la découverte le 19 décembre de 155 nouveaux cas dans la cité du Tombeau du 1er Empereur, met au défi le pari de la stratégie de « zéro covid » en amont des JO d’hiver. L’ancienne Chang’an (paix éternelle) à l’extrémité orientale de l’ancienne route de la soie, ancienne capitale dynastique est le premier centre urbain de Chine aussi sévèrement confiné à depuis 2020.
Depuis que le coronavirus est apparu pour la première fois à Wuhan fin 2019, la Chine avait largement tenu la pandémie à distance. Restrictions frontalières strictes, longues quarantaines, blocages ciblés et campagne de tests de masse à chaque émergence d’un foyer épidémique ont été les principales stratégies adoptées.
Le principe de précaution a été poussé à ses limites. En octobre 2020 à Qingdao, par exemple, la ville avait testé 9 millions d’habitants en moins d’une semaine après seulement six tests positifs. Le résultat est à la hauteur du défi de « zéro covid ». Officiellement seulement deux décès ont été déclarés pour toute la Chine en un peu plus d’une année.
A Xi’an, le surgissement d’un nombre inhabituel de cas le 19 décembre a fait réagir la Commission Centrale de discipline du Parti aux ordres de Zhao Leji, 64 ans. Le 24 décembre, il a fait publier un communiqué déclarant que 6 personnes du gouvernement de la province seraient tenues pour responsables et sanctionnées. Elles sont accusées d’avoir mal contrôlé un vol venant du Pakistan.
Bien que faibles comparés à ceux des foyers les plus touchés aux États-Unis, en Russie, ou en Inde, à Xi’an, les chiffres des nouveaux cas sont les plus élevés depuis mars 2020, quand le bulletin quotidien fourni par la Commission sanitaire nationale à Pékin avait commencé à comptabiliser séparément les porteurs asymptomatiques.
Désinfection systématique.

Depuis le dimanche 26 décembre au soir, alors qu’une quatrième campagne de tests est en cours, les équipes de désinfection passent dans toute la ville dont les rues sont désertées, en demandant aux résidents de fermer les fenêtres et d’éviter de toucher les surfaces pulvérisées.
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Samedi 25 décembre, le pays a en effet enregistré la plus forte augmentation quotidienne de cas locaux en 21 mois, les infections ayant plus que doublé à Xi’an au cours de la période du 9 au 26 décembre durant laquelle 635 cas ont été détectés. Le 27 décembre, une quatrième campagne de tests était en cours à Xi’an où à partir de 3000 centres de contrôle, 45 000 auxiliaires sanitaires ont été déployés qui participent aussi à la désinfection de la ville.
Certaines parties de la ville comme la zone de développement des hautes technologies sont depuis le 27 décembre l’objet de mesures plus strictes. Les résidents n’y sont autorisés à quitter leur domicile que pour subir des tests obligatoires ou recevoir un traitement médical. Selon la presse locale, comme au temps du confinement strict de Wuhan au printemps 2020 un seul membre par famille est autorisé à faire des courses de première nécessité une fois tous les trois jours.
Selon le Docteur Zhang Boli 张伯礼, 73 ans, Président honoraire de l’Académie des sciences médicales et de l’Académie de médecine chinoise de Tianjin, membre de l’ANP jusqu’en 2017, connu pour avoir promu la médecine traditionnelle pour soigner la Covid-19, le foyer de Xi’an pourrait être maîtrisé d’ici la fin janvier 2022.
Ici apparaît le souci politique d’avoir à contrôler les nouveaux foyers avant les jeux olympiques d’hiver qui s’ouvriront le 4 février. Compte tenu de la contagiosité du variant Delta à l’origine du foyer et surtout du nouveau variant Omicron dont quelques dizaines de cas ont été détectés par les campagnes de tests, l’objectif met au défi la stratégie de « la forteresse. »