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A gauche Wang Yaping, officier pilote de l’APL, devenue astronaute à 30 ans, est originaire d’une famille de fermiers de Yantai dans le Shandong. Elle est mariée à Zhao Peng lui aussi pilote de l’armée de l’air et serait mère d’un enfant. Sa sortie dans l’espace le 7 novembre en a fait la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux.
A droite une image du troisième PA de la marine chinoise, qui sera le premier équipé de catapultes. Sa construction au chantier naval de Jiangnan a inauguré une nouvelle technique, réputée plus rapide, par appareillage de grands modules construits ailleurs, puis transportés jusqu’au bassin d’assemblage.
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Wang Yaping, la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux chinois.

« 中国 最 美 航天 员 – la plus belle astronaute chinoise » et « 首 位 太空 教师, le premier professeur de l’espace. »
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Le 7 novembre, Wang Yaping, 41 ans, pilote de l’armée de l’air a quitté la station spatiale TianGong et effectué une sortie dans l’espace durant six heures pour procéder à des tests avec le bras articulé de la station. Elle accompagnait Zhai Zhigang, 55 ans, qui fut le premier chinois à sortir dans l’espace en 2008. Il est aujourd’hui le chef de l’équipe des trois astronautes actuellement à bord de la station.
Wang est, après Liu Yang (lire : Shenzhou 10 et Tiangong 1, dernier arrimage. Quelle coopération avec la Chine ?) la deuxième astronaute femme à avoir séjourné à bord de la station spatiale TianGong en orbite depuis 2013 et entrée dans sa phase finale de construction en mai dernier (lire : La station 天宫 Tiangong entre dans sa phase finale).
Selon les médias chinois, la sortie dans l’espace de Zhai Zhigang et Wang Yaping, - la première depuis l’arrivée de l’équipe dans la station, le 16 octobre - avait pour but de régler le fonctionnement du bras articulé de la station et de tester la nouvelle combinaison spatiale produite en Chine.
Alors que Ye Guanfu, le troisième équipier est resté à bord, Wang a, après sa sortie, salué le public sur Terre dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux et diffusée par le centre de contrôle de Jiuquan en Mongolie Intérieure.
Wang Yaping, comme ses collègues officier pilote de l’armée de l’air, est aussi célèbre en Chine pour ses vidéos éducatives diffusées à partir de la station.
Au passage, transporté par une capsule russe Soyouz, Thomas Pesquet, tout juste rentré sur terre d’une mission de six mois à bord la station spatiale internationale, est lui aussi connu en France pour ses vidéos éducatives.
Si le Parti diffuse de nombreux reportages décrivant les missions de ses astronautes et les progrès de la station chinoise indépendante, il reste en revanche discret sur les progrès de sa marine de guerre.
Les progrès du troisième porte-avions.

Avec à gauche une vue satellite du bassin de Jiangnan, près de Shanghai, lieu d’assemblage du 3e PA chinois, à droite une image de synthèse qui le compare aux PA de la classe Gérald Ford de l’US Navy. Le Chinois, bien que figurant dans la liste des plus gros porte aéronefs existant, aurait des dimensions nettement inférieures (longueur de pont 320 m contre 333 m – tonnage 80 000 t contre 100 000 t) et moins d’équipements (2 ascenseurs au lieu de trois, et trois catapultes au lieu de quatre). Selon les informations les plus récentes, et sous toutes réserves, contrairement aux Américains, sa propulsion ne serait pas nucléaire.
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Le 9 novembre dernier, le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington publiait un article évoquant, à partir d’images satellites des chantiers navals de Jiangnan, près de Shanghai, datant du 23 octobre, le lancement « dans les prochains mois » du troisième porte-avions chinois.
Dès l’introduction, l’article évoque « le ralentissement des travaux sur les autres bassins du chantier », suggérant que la Commission Militaire Centrale accorde la priorité au volet aéronaval de sa puissance militaire. Ce choix n’a cependant pas affecté la construction de navires commerciaux par le chantier qui, selon les auteurs, seraient capables de lancer 40 navires commerciaux d’ici 2024, dont au moins une trentaine seraient destinés à des clients étrangers, dont le Brésil, la France, les Émirats, Taïwan, Singapour, le Japon, la Suède et les Pays-Bas.
L’article évoque aussi le point clé des trois catapultes électromagnétiques qui équiperont le nouveau PA, le premier de l’aéronavale chinoise sans rampe de lancement.
Alors que depuis une déclaration en 2012 de l’Amiral Yin Zhuo, chercheur de l’APL, qui avait affirmé que le prochain PA chinois serait équipé de catapultes, peu d’informations précises étaient disponibles sur l’avancement du programme chinois de catapultes de type CATOBAR pour « catapult assisted take-off but arrested recovery », le 1er novembre 2017, le South China Morning Post, avait évoqué les travaux de l’Amiral Ma Weiming.
Cet ingénieur de 61 ans, professeur à l’École des technologies navales de Wuhan 中国人民解放军海军工程大学, aurait développé un nouveau système d’alimentation directe des catapultes électromagnétiques à courant continu, nécessitant moins de puissance, une percée technologique qui, selon les spécialistes, lèverait l’hypothèque de la motorisation nucléaire ou non du dernier né de l’aéronavale.
Selon les informations publiques, le troisième PA chinois jaugerait entre 75 000 et 85 000 tonnes, 30% plus imposant que les deux premiers, près de deux fois le tonnage du Charles de Gaulle et sensiblement plus petit que les PA américains de la classe FORD de l’US Navy. Toujours selon le CSIS, le PA 003 pourrait être lancé dans une délai maximum de six mois. Pour autant, les défis techniques de la construction d’un porte-avions moderne pourraient allonger les délais.
Même après le lancement, il faudra encore plusieurs années avant la mise en service opérationnelle qui, selon le Pentagone, n’aura pas lieu avant 2024.