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Grands travaux et réforme des groupes publics. Une ambition immense et complexe

Le tunnel reliant Dalian à Yantai est un des grands travaux envisagés par le régime chinois. Long de 122 km, il comportera 3 voies. Selon Wang Menshu, expert à l’Académie des Sciences Sociales, sa construction pourrait commencer en 2015 ou 2016. Une fois terminé, il réduirait la distance du Shandong à la capitale du Liaoning de plus de 1000 km.

La réforme économique et industrielle dans laquelle le pouvoir a engagé le pays en 2013 se poursuit dans deux domaines : 1) la restructuration des grands groupes publics engagés dans un stratégie de fusion et 2) une vaste entreprise d’aménagement du territoire en accompagnement de l’exode rural.

Les grands travaux correspondent à la modernisation du tissu urbain et aux nouveaux besoins de connexions des grandes villes entre elles, - avec cependant la question non encore résolue de leur financement et les risques d’un nouveau dérapage des dettes locales -. Quant à la réforme du tissu industriel qui envisage de réduire de manière drastique le nombre des groupes publics, elle est un nouveau et très ambitieux coup de boutoir contre les intérêts corporatistes retranchés dans le secteur d’État fatigué et principal générateur de la dette chinoise.

Ces considérations mettent à nouveau le doigt sur la difficulté des réformes : les grands travaux sont indispensables à la modernisation du pays, mais leur financement et la tendance au gigantisme des projets peuvent conduire à l’accumulation des dettes locales. Le défi est considérable. Mal gérée et mal financée l’urbanisation pourrait multiplier les bidonvilles aux périphéries des centres urbains, phénomène que le Hukou en voie de réforme avait précisément l’intention d’éviter.

Quant aux restructurations-fusions dont l’ambition est à ce point considérable qu’elle paraît démesurée, elles donneront naissance à de nouveaux géants dont le nombre sera réduit à quelques dizaines. Mais elles ne seraient le gage d’une rationalisation efficace des groupes publics et de leur capacité d’innovation que si les nouveaux acteurs dont la puissance sera accrue acceptaient de se conformer aux principes de bonne gouvernance industrielle en phase avec les intentions d’assainissement et de modernisation du comité permanent.

Il s’agirait notamment que les conseils d’administration assurent une liaison transparente avec les actionnaires, garantissent la fiabilité des comptes et des informations financières et évaluent objectivement les performances des dirigeants exécutifs. Ce qui pour l’instant est encore loin d’être le cas partout. A ces obstacles s’ajoute la question de l’emploi où la Chine est, comme les autres puissances développées, confrontée à la contradiction que, par les temps qui courent, l’efficacité du capital et l’intérêt des actionnaires ne sont pas toujours en phase avec la morale sociale.


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