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Inflation. Les feux sont au rouge

Tout indique en effet que les causes du dérapage des prix sont structurelles et le résultat de facteurs conjugués que le pouvoir maîtrise mal, créant un environnement fortement inflationniste, favorisé par la culture de « l’argent roi », qui n’épargne pas les agriculteurs : croissance trop rapide (près de 12% au deuxième semestre), spéculation sur le RMB, hausses record de la bourse, envolée des prix de l’immobilier urbain, émission monétaire au plus haut (+18% en un an), réserves de change himalayiennes (1,3 trillions de dollars à la fin juin, en hausse de plus de 40% en une année) et, en dépit des freins mis en place par la banque centrale, niveau toujours très élevé du crédit (370 milliards de dollars distribués au cours des 6 premiers mois de l’année -une baisse de seulement 10% par rapport à 2006-).

Certains spécialistes occidentaux, souvent plus optimistes que leurs collègues chinois, indiquent (mais les faits leur donnent tort pour l’instant) que les pressions inflationnistes seront malgré tout limitées par la faiblesse de la demande, tandis que les surcapacités continueront de tirer les prix vers le bas.

Quoi qu’il en soit, la Banque Centrale vient de prendre plusieurs mesures pour tenter de juguler le phénomène. A côté des aides aux éleveurs de porc et aux agriculteurs accordées par le gouvernement, elle réaffirme ses politiques macro-économiques de contrôle du crédit et des transactions commerciales (hausse des taux d’intérêt et du taux de réserve obligatoire des banques, suppression progressive des avantages fiscaux à l’export), auxquelles elle ajoute l’émission de bonds du trésor. (Ce mois-ci la banque de Chine a émis 1,3 milliards de bonds du trésor pour racheter les excès de liquidité des banques). La promotion et l’appui aux investissements chinois à l’étranger font également partie des mesures nouvelles pour réduire la masse des capitaux en circulation en Chine.

Quant à la hausse du taux de change du RMB, serpent de mer et obsession des Occidentaux, qui y voient à fois le remède miracle à leur déficit commercial avec la Chine, et (tiens donc) un procédé de contrôle de l’inflation, il y a peu de chances qu’elle s’écarte notablement du rythme très contrôlé que lui ont imprimé les responsables de l’économie chinoise depuis le réajustement de juillet 2005. S’il est vrai que ce dernier augmente lentement, il restera encore longtemps en-decà des 8% annuels.


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