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A la fin février, SINOPEC, l’une des trois grandes sociétés pétrolières chinoises, a annoncé qu’elle allait participer à la création d’un réseau de stations services pour la recharge des batteries de véhicules électriques. Le premier pas est modeste puisqu’il s’agit, pour l’instant, d’une joint venture de 50 millions de Yuans (5,3 millions d’euros) avec Beijing Capital Scitech. Mais, selon le ministère des Sciences et des Technologies, la société SINOPEC allait, dans un avenir proche, être en mesure de proposer un maillage suffisamment dense de postes de charge, permettant l’utilisation à grande échelle de véhicules électriques à Pékin puis progressivement à Tianjin et dans toute la province de Hebei.
Cette décision fait suite à la signature récente par SINOPEC d’un accord de partenariat avec la société automobile Beijing Automotive Industry Holding Corporation, dont le Directeur Général vient d’annoncer le lancement en 2010 de 500 taxis 100% électriques, ainsi que la mise en place d’un réseau de stations-services permettant d’assurer leur logistique.
Il s’agit de la deuxième initiative par une société pétrolière chinoise dans le secteur des véhicules électriques. Il y a huit mois, CNOOC, avait déjà investi 5 milliards de Yuans (530 millions d’euros), dans une société de Tianjin fabriquant des batteries au lithium et principal fournisseur de Tianjing Qingyuan Electric Vehicle Co. Pour les acteurs de ce nouveau secteur, où les expériences sont pour l’instant limitées, le terrain est presque vierge, en Chine comme à l’étranger.
A ce stade seuls deux exemples de stations-services existent à Shenzhen, où le réseau de distribution électrique du sud de la Chine, désigné comme opérateur pilote par le ministère des sciences et des technologies, a investi 20 millions de Yuans (2 million d’euros) pour 2 stations-services, comprenant chacune 9 unités de charge permettant la recharge simultanée de 18 véhicules électriques. D’après BYD, un des constructeurs automobile en pointe pour la propulsion électrique, la charge complète d’un véhicule pourrait être réalisée en deux heures, en mode rapide, pour une autonomie de 300 km. Pour la charge lente, qui nécessite 9 heures, il est envisagé de disséminer des unités de chargement sur les parkings.
D’autres projets de ce type ont été lancés de par le monde. La ville de San Francisco annonce que 60 stations-services électriques seront disponibles à la fin 2010, et un millier en 2011. Un réseau d’une dizaine de milliers de stations devrait couvrir les Etats-Unis d’ici 2011. La société BYD lorgne ce marché et espère être le premier constructeur chinois à commercialiser un véhicule électrique aux Etats-Unis. Mais les latences logistiques liées à la mise en place des réseaux de recharge, le prix des batteries rechargeables (8000 euros/pièce) et celui des unités de rechargement (700 euros/pièce) en même temps que la consommation - un véhicule électrique pourrait consommer deux à trois fois plus d’électricité qu’un foyer normal -, pourraient, pour l’heure, constituer les principales limites de cette nouvelle technologie, sur laquelle beaucoup semblent miser dans le secteur automobile, comme dans celui des énergies propres.