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Le système de navigation Beidou 3 est opérationnel

Le 23 juin, Pékin a lancé le 35e et dernier satellite de son système de positionnement spatial Beidou 3 ( 北斗 Grande Ourse). Le lancement a eu lieu à partir du pas de tir de Xichang par une fusée Longue Marche 3B après un retard d’une semaine dû à un problème technique annoncé le 15 juin par l’agence spatiale chinoise.

Lancé dans les années 90, avec un premier satellite mis en orbite en octobre 2000, Beidou était en partie opérationnel depuis 2018. Lire : « Beidou » le GPS chinois devient « global ».

Alors que le projet avait commencé bien avant l’aggravation de la rivalité avec Washington au cours des deux dernières années, l’achèvement de Beidou intervient alors que Pékin cherche à réduire considérablement sa dépendance à la technologie américaine y compris dans l’espace.

Beidou sera une aide à la navigation des véhicules de patrouille le long des frontières terrestres et des garde-côtes en mer de Chine du sud. Il sera aussi un appui aux projets des nouvelles routes de la soie où, déjà, plus d’une centaine de pays l’ont adopté. Lire : L’espace, lieu de toutes les méfiances.

L’achèvement du réseau BDS-3 en Chine intervient alors que les États-Unis s’efforcent de moderniser leur propre système de positionnement global par satellite (GPS).

La pandémie de coronavirus en cours a retardé le prochain lancement du satellite GPS III au 30 juin, par rapport au lancement prévu en avril. La mise à niveau du réseau américain GPS III, une amélioration par rapport à son prédécesseur GPS II, devrait être achevée d’ici 2023.

Hormis le GPS américain, deux autres systèmes de navigation sont en concurrence avec le système chinois Beidou. Il s’agit du système Glonass-M russe contrôlé par les militaires et du système européen Galileo en partie opérationnel depuis 2018 dont les derniers satellites devraient être lancés d’ici fin 2020.

Rivalité stratégique avec les États-Unis.

En Chine tous les experts de géopolitique ont, sans surprise, analysé l’événement à l’aune de la rivalité stratégique avec les États-Unis. A l’Université du peuple, Shi Yinhong professeur de relations internationales, y voit le dernier signe de l’affirmation de puissance stratégique de la Chine et un pas supplémentaire vers le découplage technologique entre Washington et Pékin.

Pour Zhou Chenming, expert militaire, l’achèvement de Beidou qui augmente les capacités militaires chinoises, facilitera les déploiements des forces et leur soutien logistique. Il est la garantie de la précision et de la fiabilité de missiles de la 2e artillerie. La remarque n’était pas anodine.

En 1996, l’un des missiles tirés dans les parages de Taïwan, pour dissuader l’indépendance de l’Île en amont de l’élection au suffrage universel du Président Lee Teng-hui ayant l’année précédente prononcé à l’université Cornell aux États-Unis un discours prônant la démocratisation de la Chine, avait été perdu.

Plus tard, les militaires chinois avaient soupçonné qu’une intervention américaine avait bloqué le signal GPS.


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