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Nouvelles de la pandémie

Depuis, avril 2020, l’appareil ayant déclaré la victoire contre le virus, ne communiquait plus aucune information sur la situation de l’épidémie dans le pays.

Il s’est aussi ingénié à tenir à distance toute enquête approfondie sur l’origine du virus, y compris au moyen de sévères représailles, notamment contre l’Australie qui exigeait plus de détails sur l’hypothèse d’une fuite de laboratoire.

Aujourd’hui, soucieux de protéger sa réputation de premier pays à avoir maîtrisé la pandémie grâce à la rigueur exemplaire de ses contremesures visant à un bilan de « zéro covid », à la moindre résurgence épidémique, il ne lésine ni sur les moyens, ni sur la répression administrative.

Face à des surgissements sporadiques de foyers infectés dans 18 provinces, où, chaque fois quelques dizaines de cas sont signalés, essentiellement au sud (Canton), au centre (Zhengzhou) et à l’est (Nankin, Yangzhou), immédiatement sont mises en œuvre des mesures spectaculaires.

A la mi-août, le SCMP signale que Sun Chunlan, 71 ans, seule femme du Bureau Politique a mis en garde contre la multiplication des cas à Yangzhou au nord de Shanghai où, dit-elle, la situation n’était pas sous contrôle. En même temps, on apprenait que 70 000 agents du Parti ont été envoyés dans la ville où 37 nouveaux cas avaient été détectés portant le total des infections récentes à 485.

Selon Xinhua, Sun qui semble dans une humeur de reprise en main sévère, a demandé aux autorités locales d’appliquer strictement la quarantaine pour les personnes à hauts risques et de mieux protéger les centres de soins. Elle insiste aussi sur l’urgence de détecter les « cas contacts » dans les 24 heures et d’améliorer la tenue et la gestion des centres de tests devant lesquels se rassemblent de trop grandes foules.

Répression et vaccination.

Dans cette ambiance empreinte de nervosité, la Commission Centrale de discipline s’en est mêlée. Au milieu de sévères remontrances, des têtes sont tombées. Huit responsables de Yangzhou ont fait l’objet d’une enquête et ont été publiquement sermonnés pour la mauvaise gestion d’un centre de test ayant infecté de plus de 40 personnes.

A Canton, le Parti a relevé de leurs fonctions 11 responsables dont le Prédisent de la Commission de santé, le responsable du Parti de l’hôpital Central du district de Liwan, son chef de district et son adjoint. Un des vice-maires de la ville a été publiquement blâmé.

Mais la réaction publique ne s’arrête pas à la mise en ordre et à la répression. Selon CCTV, les 70 000 agents du Parti ont été répartis en 2500 équipes disséminées à Yangzhou pour aider à la logistique des personnes mises en quarantaine ; des subsides financiers de 300 Yuan (46 $) sont distribués à 5000 foyers dans le besoin et pour réduire les risques de contagion, les hôpitaux de la ville proposent des consultations en ligne pour des malades hors-covid.

*

Pendant ce temps la vaccination progresse dans tout le pays. A la date du 11 août, 1,8 milliards de doses avaient été administrées, soit plus de 125 pour 100 personnes représentant plus de 40% du total des vaccins effectués dans le monde, tandis que, selon le Waijiaobu, les vaccin chinois Sinovac et Sinopharm ont été approuvés par plus d’une centaine de pays. Pékin les a fournis gratuitement à 69 pays en développement et vendus à 43 autres.

Mais, récemment, jetant une ombre sur la stratégie d’influence vaccinale de Pékin (lire : La vaste stratégie « enveloppante » des vaccins (Suite)), des doutes sont apparus sur l’efficacité des vaccins chinois.

Certains pays asiatiques, comme la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie, ont annoncé qu’ils modifiaient leur plan de vaccination pour adopter le vaccin Pfizer ou AstraZeneca. Officiellement, la bascule était motivée par la multiplication de cas de Covid observés dans les populations déjà vaccinées, dans un contexte local où l’opinion critique sévèrement la lenteur des campagnes de vaccination.

En Thaïlande par exemple où la question des vaccins s’est fortement politisée, un nombre croissant de personnes rejettent Sinovac, doutant de son efficacité. A Bangkok, le 18 juillet, des centaines de manifestants ont défilé. Elles demandaient la démission du Premier ministre pour sa gestion de la crise, exigeant en même temps l’adoption des vaccins ARNm Pfizer ou Moderna.

Il n’y a pas encore de données publiques sur l’efficacité des vaccins chinois contre les nouveaux variants de la Covid.

Mais, selon le professeur Cowling, épidémiologiste, professeur à l’École de santé publique de Hong Kong et consultant pour l’OMS, des études préliminaires suggèrent que les vaccins à virus inactivés, comme ceux de Sinopharm et Sinovac, offriraient 20% de protection en moins contre le variant Delta que contre le virus d’origine. Il ajoute cependant qu’ils sauvent de nombreuses vies.


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