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Les rêves et les irrésistibles succès du rail chinois

Dans un article du 16 mars, le Financial Times citait plusieurs experts, spécialistes du rail qui résument bien l’avis des compagnies occidentales concurrentes de la Chine sur ce secteur : « Les ambitions globales du rail chinois sont récentes et sont apparues presque sans préavis », explique Iain Carmichael, consultant chez Lloyd’s Register Rail. « Il y a seulement trois ans, leurs lacunes étaient nombreuses, notamment dans la signalisation et la technologie TGV. »

Dominique Pouliquen, représentant d’Alstom pour l’Asie Pacifique renchérit : « les compagnies chinoises modifient le paysage du marché mondial du rail, d’abord à cause de la taille de leur marché intérieur, ensuite parce qu’ils sont capables - et c’est nouveau - de proposer des offres sur le marché international ».

« Le prix est leur premier avantage comparatif. Ils sont organisés et bénéficient de l’appui des banques publiques chinoises. Leurs propositions sont globales. Elles combinent les solutions techniques et les facilités de financement qui simplifient le choix des clients. Les offres sont coordonnées par l’Etat, ce qui évite les concurrences internes. Enfin, les pouvoirs publics contrôlent l’entrée du marché chinois en imposant aux sociétés étrangères de travailler en coopération avec les sociétés locales ».

Les manœuvres conquérantes du rail chinois font cependant grincer des dents. Evan Auyang, responsable de Transport International à Hong Kong, souligne en effet : « Les constructeurs européens se plaignent d’avoir transféré leur technologie à la Chine, conformément à ce que Pékin avait exigé. Aujourd’hui les chinois utilisent leur technologie pour les concurrencer sur le marché international, y compris sur le marché européen ».

Dominique Pouliquen dit la même chose : « Les règles chinoises dans ce secteur sont très contraignantes puisqu’elles stipulent que 70 à 90% des équipements doivent être de fabrication chinoise. Quant aux technologies étrangères, chacun sait bien que la stratégie chinoise est : « introduire (en Chine), digérer, absorber et innover » (...). Environ 90% des technologies actuellement utilisées par les Chinois proviennent de leurs partenariats ou des équipements développés par des sociétés étrangères ».

Face à ces amertumes à peine voilées, Pékin reste imperturbable. En marge de la dernière réunion de l’assemblée nationale populaire, le vice-ministre du rail Wang Zhiguo expliquait qu’en Chine l’industrie du rail avait atteint des standards internationaux, dans tous les domaines du secteur, depuis la construction de trains à grande vitesse, dont les sociétés chinoises maîtrisaient entièrement la technologie, jusqu’à l’exploitation du réseau (contrôle et signalisation). La Chine avait par ailleurs pris soin de protéger ses droits intellectuels et avait, à cet effet, déposé 946 brevets.

Sources : Caixin, China Daily, Xinhua, Financial Times.


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