›› Editorial
Le vice-ministre de la Terre et des Ressources LI Yuan a estimé (le 21/12) que la Chine doit disposer au minimum de 1,8 milliard de “mu” (120 millions d’hectares) de terres arables pour assurer la sécurité alimentaire du pays.
Or, à l’échelle nationale, la superficie des terres arables aurait diminué de 1,95 milliard de “mu” (130 millions d’ha) en 1996 à 1,83 milliard de “mu” (122 millions d’ha) cette année. Par tête d’habitant, la superficie arable serait, d’après le ministère, de 1,41 “mu” (0,09 ha), un tiers seulement de la moyenne mondiale.
La cause est connue. L’acquisition illégale et l’utilisation effrénée des terres est très répandue dans le pays, souvent de connivence avec les officiels locaux. Le résultat est que 40 millions de paysans ont perdu leur terre depuis dix ans. Et on s’attend à ce que 15 millions de plus la perde au cours des cinq prochaines années.
Même en Chine, le problème social qui en découle est énorme. Le gouvernement central tente difficilement de freiner cette évolution et aussi de fournir aux paysans des compensations, de la formation et un minimum de sécurité sociale. Le produit de la taxe sur l’acquisition des terres devrait y être consacrée : environ 100 milliards de yuans (10 milliards d’euros).
Faute de pouvoir se faire obéir par les responsables locaux, le ministère de la Terre et des Ressources commence du moins à prendre directement en main la sauvegarde des terres arables et la diminution des investissements fixes spéculatifs. (voir, ci-dessous à la rubrique Economie, “Le Centre tente de freiner l’accaparement des terres par les dévelopeurs”).