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Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam

Photo : Yang Jiechi Conseiller d’État est venu deux fois au Vietnam en juin. Le 27 octobre, à sa deuxième visite, le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung rencontrait Narendra Modi à New-Delhi. Sur cette photo Yang Jiech est avec le ministre des Affaires étrangères vietnamien Pham Binh Minh

Une normalisation sino-vietnamienne…

Après les éruptions violentes du printemps, probablement facilitées par le gouvernement vietnamien, Hanoi et Pékin s’appliquent à réparer les dommages crées à la relation bilatérale. Mais cette fois, l’intrusion de New-Delhi dans le face-à-face entre Pékin et Hanoï trouble la marche vers l’apaisement et complique singulièrement le jeu chinois.

Également aux prises sur ses frontières nord avec des querelles territoriales avec Pékin, l’Inde dont la conscience nationaliste a été réveillée par l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, semble utiliser le levier Vietnamien et la controverse de souveraineté en mer de Chine pour riposter aux stratégies d’influence chinoises à ses approches directes dans les zones contestées de l’Himalaya, au Pakistan au Bangladesh, au Myanmar et au Sri Lanka.

C’est en effet peu dire que l’Inde est agacée par les intrusions de Pékin dans son arrière cour. Sur le Sri Lanka, par exemple, au printemps 2009, un article du Times of India était allé jusqu’à dire que la déclaration chinoise de soutien au gouvernement sri lankais, « pied de nez à la communauté internationale », « créait chez les Indiens une méfiance mortelle à l’égard de leur plus grand et plus puissant voisin ».

Lire notre article La huitième perle.

Enfin, pour clore la mise en perspective, il n’est pas anodin de rappeler que le Gujarat, la province d’origine de Modi, dont ce dernier a également été le ministre très populaire, est contigüe du Pakistan, allié majeur de Pékin dans la région et contre qui le nouveau premier ministre indien nourrit une profonde méfiance aggravée par une crispation anti-musulmane qui fonde une bonne partie des critiques qui tentent de le discréditer.

Tel est l’arrière plan du « jeu à trois » qui se développe aujourd’hui entre Pékin, Hanoi et New-Delhi. Tandis que la direction politique chinoise tente de limiter avec Hanoï les conséquences néfastes des épisodes violents du printemps, le pouvoir vietnamien répond avec empressement aux approches du nouveau premier ministre indien.

Le 27 octobre, Yang Jiechi, membre du Comité Central, Conseiller d’État, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ambassadeur à Washington, hiérarchiquement au-dessus du ministres des A.E. Wang Yi, revenait à Hanoi pour la deuxième fois depuis juin.

…rendue difficile par les méfiances de Hanoï...

Entre temps, Le Hong Anh, membre du Bureau Politique et ministre de la défense vietnamien s’était rendu à Pékin où il avait signé un accord pour l’établissement d’une liaison téléphonique d’urgence sécurisée. Mais, malgré les déclarations d’apaisement des deux parties qui font suite aux crispations de la première visite de Yang Jiechi, la question de souveraineté autour des Paracels et dans la ZEE vietnamienne sont loin d’être réglées.

Après le passage de Yang, Duong Danh Dy, ancien consul du Vietnam à Canton, cité par l’Associated Press, doutait que les efforts diplomatiques effaceraient les ressentiments et résoudraient la querelle de souveraineté : « La Chine cherche seulement à afficher publiquement sa bonne volonté ; le monde ne devrait pas se faire d’illusions sur ses intentions en mer de Chine du sud. Elle ne renoncera jamais à ses ambitions territoriales ».

Les efforts de rattrapage de Pékin étaient encore compliqués par l’irruption dans je jeu chinois de la diplomatie américaine, avec la visite au Vietnam, immédiatement après celle de Yang Jiechi, du sous-secrétaire d’État aux AE Tom Malinowski, quelques semaines après l’incidence très irritante pour Pékin de la levée partielle par la Maison Blanche de l’interdiction de ventes d’armes à Hanoï.

... et l’intrusion de New-Delhi.

Mais pour Pékin, le plus préoccupant est que, depuis le début de l’été, Hanoi et New-Delhi ont développé une série de contacts diplomatiques croisés de haut niveau, avec d’abord la venue à Hanoi à la mi-septembre du Président indien Pranab Mukherjee, arrivé au Vietnam deux jours avant la visite officielle en Inde du Président Xi Jinping, tandis que pendant la dernière mission de bons offices de Yang Jiechi à Hanoi, le 27 octobre, le Premier Ministre vietnamien Nguyen Tan Dung rencontrait Narendra Modi à New-Dehli.

Au passage, il est légitime d’imaginer que les fausses notes de la visite en Inde de Xi Jinping, perturbée par une réaction intempestive de l’APL dans la zone de l’Aksai Chin, furent la conséquence directe de l’irritation chinoise d’un voyage du président indien au Vietnam si peu de temps avant l’arrivée du n°1 chinois à New –Delhi.

Lire notre article Les crispations territoriales ternissent la visite de Xi Jinping en Inde.


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Par arborigene Le 3/11/2014 à 10h47

Sérieuses discordes dans le triangle Chine – Inde – Vietnam.

la 3ere guerre mondiale ne serait ss doute plus trs loin ... avec des effets incommensurables :

ce ne sera pas une guerre entre qq pays mais entre blocs :
 US-EU /Russie,
 Chine /Inde Japon VN,
 Palestine Iran Syrie / Israel,

et en toile de fond, une guerre de religion : ISIS / Christianisme

sauve qui peut ... lorsqu’il est encore temps ... ?

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