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›› Chronique

Vive le parti unique !

Rien ne se crée, rien ne se perd et tout se transforme. C’est avec ce genre d’aphorisme qu’un vieux sage chinois commence son oracle, avant de vous faire préciser, un brin de malice dans le regard, le sujet de votre interrogation. Vous voulez parler du parti, bien entendu, mais au fait, de quel parti voulez-vous parler ?

En effet, le parti communiste reste toujours au pouvoir dans le pays. Fort de ses 60 millions de membres, il continue d’exercer son influence à travers tous les rouages de l’Etat : le gouvernement, l’armée, la justice et l’administration. La liste n’est pas exhaustive. Pour autant, il semble vouloir chercher une nouvelle place et une nouvelle légitimité dans un pays en pleine transformation. D’un parti révolutionnaire, il est devenu un parti d’élite, un parti du gouvernement et un parti national.

Parti d’élite d’abord. Par là les dirigeants chinois opèrent un virage radical dans leur idéologie. Les intellectuels et les entrepreneurs du secteur privé, jadis décriés, sont désormais priés de venir grossir les rangs des militants communistes. Bientôt, on ne trouvera plus que des riches parmi les disciples chinois d’un certain Karl Marx.

Parti de gouvernement ensuite. Le rôle dirigeant du parti est inscrit dans la Constitution chinoise et le régime n’admet toujours pas d’alternance. La nouveauté consiste à chercher une couverture juridique à la pratique du parti unique. Le parti doit agir dans le cadre de la Constitution et non pas au-dessus d’elle. Tel est le mot d’ordre issu du 16e Congrès qui marque un tournant dans la vie politique chinoise.

Parti national enfin. Le patriotisme est devenu le plus petit dénominateur commun d’un groupe politique hétéroclite quant à sa composition et incertain de ses projets. Dans le meilleur des cas, on pourrait espérer chez les dirigeants chinois une plus grande souplesse dans la gestion des affaires internationales, une fois libérés du carcan des principes idéologiques. Il faudrait néanmoins prévenir une dérive nationaliste possible si les tensions internes de la société venaient menacer la stabilité du système.

Un Etat moderne peut-il s’accommoder d’un parti unique omniprésent et encombrant ? Le pari est ouvert. Les Chinois devraient utilement s’inspirer des Mexicains qui, depuis 1924, ont été gouvernés sans interruption par le Parti révolutionnaire institutionnel, dont le nom évoque déjà tout un programme.

 

 

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