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›› Editorial

Affaibli à l’intérieur, le parti redore son blason dans le monde

Affaiblissement de l’exécutif.

Le fait est qu’au moment où ; à l’extérieur, le parti s’applique à consolider son image, à l’intérieur, depuis l’éclatement de la crise épidémique, des lézardes sont apparues au sommet de l’exécutif. Elles furent provoquées par l’alchimie des revers et des maladresses.

A la mort du Dr Li Wenliang à Wuhan le 7 février, le flottement du pouvoir provoqué par l’incendie des réseaux sociaux était aggravé par la conscience populaire que l’excès rigide de la censure et les pressions politiques sur les médecins avaient retardé la réaction du parti.

A ce moment, un vent de nostalgie avait soufflé sur le net, rappelant l’efficacité du Vice-Président Wang, du temps où, pendant crises du SRAS en 2003, il était maire de Pékin. Par comparaison, l’image de Xi Jinping avait été sérieusement affaiblie par sa disparition de l’espace public entre le 7 et le 10 février.

La crise ayant pris l’appareil de court, est survenue dans une conjoncture économique freinant sévèrement, tandis que les investisseurs chinois étaient gênés par les tensions sino-américaines, facteur supplémentaire du ralentissement à l’origine de graves difficultés pour les PME, elles-mêmes principales sources d’emploi.

A l’arrière-plan socio-économique d’un paradigme de croissance basculant vers la consommation intérieure, se sont ajoutées les tensions d’une ressource de main d’œuvre moins pléthorique, plus chère et contrainte de s’adapter à un système productif modernisé et robotisé dont une partie doit se reconvertir dans les nouvelles technologies.

Une sortie ce crise problématique.

Alors que Xi Jinping habité par la tentation centralisatrice du contrôle, s’était lui-même placé au centre, l’affaiblissement de son autorité pourrait rendre la sortie de crise plus difficile.

Politiquement d’abord, les conclusions bâclées – sanctions simples contre les policiers - de l’enquête promise par le parti sur les responsabilités des pressions exercées sur Li Wenliang par la police, sont loin de satisfaire l’opinion et les réseaux sociaux.

La situation économique en grave recul exigera cohésion et réactivité. Contrairement à l’optimisme du pouvoir, une enquête effectuée par une société d’intelligence économique révèle que seulement 50% des entreprises étrangères ont repris le travail. Nombre d’administrations provinciales ont falsifié les chiffres de reprise, en réalité 60% inférieurs aux annonces.

32% des usines du sud manquent de composants essentiels à leur fonctionnement et 15% signalent une rupture de leur chaîne de production. Une relance monétaire est sur la table. Mais compte tenu de la dette des provinces la décision n’est pas prise.

Socialement enfin, avec un chômage à 6% record des 20 dernières années, l’administration est sur le qui-vive. A la mi-février le Premier Ministre rappelait au gouvernement que tout devait être fait pour éviter des mises à pied massives.

En même temps, confirmant ses craintes d’une instabilité sociale, il incitait à promouvoir les recrutements en ligne pour les 8 millions de nouveaux diplômes, exhortait à verser les retraites à temps et donnait des consignes aux administrations provinciales pour mettre en place des relais spéciaux destinés à trouver des emplois aux migrants intérieurs dans leurs provinces d’origine.

La levée des confinements au Wuhan que l’appareil précipite pour accélérer les efforts de reprise économique se heurte au rythme du contrôle des infectés résiduels. Le fait que récemment le Premier Ministre Li Keqiang ait rappelé à l’administration de resserrer la rigueur des contrôles exprime une tension.

Celle-ci se traduit aussi par la brutalité avec laquelle le Parti gère le risque des re-contaminations venant de l’étranger. Échaudé, l’appareil prend des mesures drastiques, menace de prison pour toute dissimulation d’une contamination et détourne systématiquement en isolement vers des destinations périphériques, tous les voyageurs extérieurs à la Chine se rendant à Pékin.

Signe d’inquiétude, alors que le Parti avait d’abord autorisé la réouverture de 600 cinémas, le 20 mars, il est revenu sur la mesure. La marche-arrière diffuse une inquiétude légitime dans la population et le monde des affaires. Commentant la mesure un internaute a exprimé son anxiété « C’est un signe. La situation est à nouveau terrible. Soyez prudents et vigilants ».


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