Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Lectures et opinions

Chine-Europe : le charme est-il rompu ?

Après le dernier sommet Chine - Europe en décembre 2004 à La Haye, le ministre des affaires étrangères Li Zhaoxing, anticipant peut-être l’importance des problèmes internes à l’UE, avait d’ailleurs indiqué que si la cohésion politique de l’Union faisait défaut, Pékin continuerait à promouvoir ses intérêts auprès de chaque Etats membre. De fait le charme des relations avec Bruxelles semble être un peu passé. Coïncidence ou extrême réactivité de la Chine : alors que le rejet de la constitution marquait un fort recul des projets politiques européens, Pékin revenait brutalement sur sa décision antérieure de limiter spontanément ses exportations de textiles et raidissait son attitude. Ce faisant, Bo Xi Lai, le ministre du commerce extérieur, renvoyait les Occidentaux aux accords OMC, les accusant de se dispenser eux-même dans leur application de la rigueur qu’ils exigeaient de la Chine.

Si le lien entre les déboires politiques de l’Europe et le raidissement de Pékin sur les questions commerciales était vérifié, il constituerait une preuve à contriaro de la nécessité d’une UE cohérente et forte. Après n’avoir longtemps été considérée en Chine que comme « un conglomérat hétéroclite de pays concurrents sur le marché chinois », l’UE avait réussi à se construire l’image d’une entité économique soudée et capable de défendre collectivement ses intérêts commerciaux. Les progrès de cette image avaient été favorisés par la pugnacité avec laquelle Pascal Lamy, le commissaire européen au commerce extérieur, avait su protéger les intérêts de l’UE, forçant par la même le respect des Chinois, qui trouvèrent en l’Union un partenaire aussi déterminé que les Etats-Unis.

Cet épisode avait en outre suggéré l’idée que la cohésion et la pugnacité commerciales auguraient bien de la création d’une Europe politiquement plus cohérente à court terme. Les doutes qui viennent de surgir en France et aux Pays Bas mettent pour le moment à mal cette dynamique positive. Plus encore, il n’est pas impossible que les ratés politiques aient un effet négatif sur l’image de l’UE, comme puissance économique et commerciale soudée.

Certains diront que les questions commerciales et politiques ne sont pas liées. C’est mal connaître les Chinois pour qui la politique commande tout. Il faudra donc du temps pour que l’UE retrouve sa place dans l’esprit de Pékin.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

Depuis le conflit à Gaza, Pékin confirme son nationalisme antioccidental

Subjuguer Taiwan : les cinq options de coercition du parti communiste

Le Parti met en examen Terry Gou, candidat à la présidentielle taiwanaise

L’impasse énergétique de Tsai Ing-wen

Un expert japonais de la Chine explore les arrière-pensées stratégiques de Xi Jinping