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La carte montre le projet de gazoduc baptisé « Power of Siberia » reliant l’ouest du lac Baïkal à l’est de la Chine en cours de finition. D’autres projets sont prévus, (pointillés rouges plus fins) à l’ouest tandis qu’un gazoduc déjà en opération (en vert) relie les gisements de l’ouest sibérien vers le sud jusqu’à Novokuznetsk à 600 km de la frontière chinoise. Les annonces de Gazprom montrent que c’est l’option de Pékin d’approvisionnement prioritaire de la Chine de l’Est qui eut gain de cause.
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Lors des journées des investisseurs organisées par Gazprom à la fin février à Singapour et à Hong Kong, le géant russe a déclaré que les 3000 km de gazoduc vers la Chine étaient terminés à « 99% » et que les livraisons commenceraient à la fin 2019.
L’information éclaire l’état du projet signé en 2014 avec la Chine prévoyant la livraison de 38 mds de m3 de gaz par an pendant 30 ans. En septembre 2018, Gazprom avait déjà déclaré que la part russe des conduites courant des gisements à l’ouest et au nord du lac Baïkal jusqu’à la frontière nord-est de la Chine était achevée.
L’annonce faisait suite à une réunion le 15 février dernier à Pékin entre Alexis Miller PDG exécutif de Gazprom et Wang Yilin, Président du Conseil d’administration de CNPC. Les deux ont également étudié la possibilité d’une coopération pour la construction de centrales électriques au gaz.
Un autre projet de gazoduc est prévu entre le gisement de Yakutia en Sibérie Orientale et le nord-est chinois.
Rappelons que les 38 Mds de m3 par an pendant 30 ans concernent l’Est de la Chine par un contrat signé le 21 mai 2014, tandis qu’un autre du même ordre est en négociations pour l’approvisionnement de l’Ouest.
Les deux recèlent des controverses sur le prix, à propos desquelles ni Moscou ni Pékin ne communiquent.
Enfin, l’annonce du début des livraisons à l’est en 2019 révèlent que la Chine a réussi à faire prévaloir en priorité ses choix d’approvisionnement des régions orientales les plus peuplées et cœurs de la production industrielle consommatrice d’énergie.
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La nouvelle conduit à rappeler la dépendance énergétique de la Chine.
La demande chinoise de gaz dédié à l’alimentation de centrales non carbonées augmente en dépit du freinage de la croissance. Plus encore, malgré les efforts pour réduire les importations de gaz liquéfié, celles-ci sont également en hausse et devraient dépasser celles du Japon pour atteindre 73 millions de tonnes/an en 2020.
Certes le rythme annuel de la hausse de la demande freine. Alors qu’il dépassait 16%, il est tombé à +11,4% mais, selon un récent rapport de CNPC, la demande atteindra tout de même 308 Mds de m3 en 2019 et 325 Mds de m3 estimés en 2020 dont seulement 50% seront fournis par la production intérieure évaluée à 171 Mds de m3 en 2019 que le gouvernement veut porter à 200 Mds en 2020 (à titre de comparaison, la consommation de l’UE était à 467 Mds de m3 en 2017). Lire : Hydrocarbures. Têtes coupées et gaz de schiste.