›› Société

« Aujourd’hui la société chinoise se définit par l’antagonisme des citoyens les uns contre les autres. Les batailles politiques du passé articulées autour de la lutte des classes ont laissé la place à l’appât du gain. La seule solution consisterait à desserrer l’étau qui contrôle la libre expression. Si la société ne peut pas exprimer ses griefs, ce type d’incidents se multipliera ».
Cette synthèse abrupte de la situation sociale en Chine est signée de Hu Xingdong, professeur d’économie à l’université de technologie de Pékin. Hu réagissait à une recrudescence récente des attaques au couteau et à quelques autres incidents violents ces dernières semaines qui, au moins depuis 2010, font régulièrement la une des médias chinois.
En dépit d’un important encadrement policier, la répétition dans toute la Chine des actes de violence contre des individus, parfois sans raison apparente ou pour des motifs futiles, parfois à la suite de graves frustrations ou injustices, pose régulièrement la question de l’état moral de la société chinoise, mise à mal par l’obsession d’enrichissement, les défis de la mutation urbaine et, malgré d’importantes reprises en main, la survivance d’une culture d’impunité des cadres.