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Déclaration de Lodi Gyari

Au même moment, les Chinois avaient attiré notre attention sur divers sujets devant être résolus. De notre côté, nous avons affirmé la volonté de Sa Sainteté le Dalaï-Lama de résoudre toutes ces questions dans une déclaration. Nous avons même proposé des consultations concernant la formulation d’une telle déclaration afin de présenter les pourparlers comme une percée. Les Chinois n’ont pas répondu à notre initiative.

Au lieu de cela, à partir de mai 2006, les autorités ont intensifié les campagnes politiques au Tibet, notamment le lancement de la campagne de rééducation patriotique. La personne de Sa Sainteté le Dalaï-Lama n’a cessé d’y être vilipendée et les activités religieuses de la population ont été restreintes.

Suite aux manifestations dans les zones tibétaines en 2008, nous avons mené deux séries de pourparlers avec les dirigeants chinois. Lors de la série de pourparlers la plus récente, la huitième, qui s’est tenue en novembre 2008, nous avons présenté un mémorandum sur une autonomie véritable pour les Tibétains, qui définit clairement les besoins fondamentaux du peuple tibétain, pouvant être satisfaits, même dans le cadre de la constitution actuelle de la République Populaire de Chine.

Le rejet catégorique du mémorandum par les Chinois, sans même en avoir examiné les nombreux points qui y sont développés, n’a laissé aucune latitude pour des contacts ultérieurs. Néanmoins, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a poursuivi son engagement dans le processus de dialogue et a imprimé sur nous la nécessité de progresser par étapes pour inviter à nouveau les autorités chinoises à nous rejoindre sur le sujet.

Jusqu’à présent, toutes les avancées positives du dialogue ont été à notre initiative. C’est à notre initiative que le contact a été rétabli et poursuivi depuis 2002. C’est chaque fois notre initiative qui a entamé le processus des pourparlers.

La rencontre de février 2006 n’a pas été la seule occasion où les Chinois ont évolué positivement dans l’appréciation de la position de Sa Sainteté. Au cours de la réunion informelle de Shenzhen en mai 2008, les Chinois ont avancé « les trois proscriptions » (proscription des activités séparatistes, de la violence et du sabotage des Jeux Olympiques). Comme nous avons rejeté ces accusations, les Chinois ont, lors de la rencontre suivante, la 7e , en juillet 2008, fait état des « quatre Non Assistance » ( : non assistance aux activités perturbant les Jeux Olympique, aux activités criminelles violentes, aux activités terroristes, et aux activités visant l’indépendance du Tibet.)

Cette modification avait pour but, selon la partie chinoise, de prendre acte du fait que Sa Sainteté n’était pas concernée par les activités mentionnées dans les « trois proscriptions » - dont l’une touchait à l’indépendance -. Par conséquent, le passage des « trois proscriptions » aux « quatre non assistances » était une indication que les dirigeants chinois reconnaissaient que Sa Sainteté n’était pas mêlée à des activités visant à l’indépendance du Tibet.

Les déclarations récentes en provenance de Pékin me rappellent le conseil que m’avait donné un professeur chinois, impliqué dans la question tibétaine pendant de longues années au service du gouvernement.

Il me dit que nous ne devions pas attendre des autorités chinoises qu’elles aient le courage politique d’ôter le chapeau du séparatisme de la tête de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, alors même qu’elles ont pleinement conscience qu’il ne milite pas dans ce sens. Il ajouta que si les Chinois lui ôtaient ce chapeau, ils ne pourraient alors plus justifier les politiques actuelles en vigueur au Tibet auprès du peuple chinois, ni leur obstruction au retour de Sa Sainteté le Dalaï-Lama au Tibet.

Souvent ce sont les Chinois qui nous mettaient eux-mêmes en garde contre des négociations médiatisées. Ils soutenaient qu’il fallait traiter directement avec eux, face-à-face. Mais nous voyons bien qu’ils dressent sans cesse davantage d’obstacles, dont ils font part aux médias à travers des interviews soigneusement sélectionnées.

Lors de notre septième série de pourparlers, en juillet 2008, les Chinois considéraient les « quatre non assistances » comme une évolution positive par rapport aux « trois proscriptions ». Pourtant, après notre rencontre et avant même que nous n’ayons pu retourner en Inde pour rendre compte à Sa Sainteté le Dalaï-Lama, ils se sont exprimés dans les media et ont présenté leur position de manière très négative.

Nous considérons que si les Chinois sont véritablement sérieux dans leur désir de prendre en compte des doléances des Tibétains et de leur octroyer les droits garantis par la constitution chinoise aux minorités, les négociations devraient se dérouler par le canal officiel des pourparlers et autour d’une table. Sa Sainteté le Dalai-Lama est toujours engagée dans le processus de dialogue et nous sommes plus que jamais prêts à poursuivre les discussions.

Washington, D.C, le 10 décembre 2009 »


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