›› Taiwan
Mais la partie du discours la plus attendue était celle consacrée au rapprochement avec la Chine et à la signature de l’Accord Cadre Economique, ratifié le 18 août par le Yuan législatif et entré en vigueur le 12 septembre. Cette avancée répondait à une nécessité vitale pour Taïwan, qui, dans un monde en évolution rapide, courait le risque d’être marginalisé en Asie, tandis que ses concurrents de l’ASEAN, bénéficiaient depuis janvier 2010, d’un accès privilégié au marché chinois.
Après avoir rappelé que les accords interdisaient l’importation de la main d’œuvre chinoise et de certains produits agricoles, Ma a répété les perspectives optimistes qui spéculent sur la création de 60 000 emplois et 180 milliards de $ taïwanais d’opportunités d’affaires pour l’Ile (5 milliards US $).
Il n’a pas éludé l’aspect politique sensible des relations avec la Chine. Tout élargissement de l’accord serait soumis à l’approbation du Yuan législatif, tandis que Taipei s’en tiendrait à sa politique des « trois rejets » de l’indépendance, de la réunification, et de l’usage de la force.
S’il s’est félicité des propositions chinoises, évoquées par le premier ministre Wen Jiabao à la fin septembre, de retirer une partie des missiles pointés sur l’Ile, et répété que le consensus de 1992 constituait la base de relations dépassionnées, il n’en a pas moins insisté sur la double nécessité de maintenir un système de défense efficace et sur la possibilité d’acheter aux Etats-Unis des équipements militaires défensifs que l’Ile ne pouvait produire elle-même.
Dans sa conclusion, Ma Ying Jeou a encore une fois rappelé que l’Ile était libre et démocratique. Puis, évoquant Sun Yat Sen et le centième anniversaire de la République de Chine, que Taipei allait célébrer l’année prochaine, il a terminé son discours par une profession de foi, à la fois lyrique et optimiste qui comparait l’histoire heurtée de la « Grande Terre », à celle apaisée de l’Ile : « L’histoire de République de Chine s’est ouverte sur fond de révoltes sociales, mais c’est dans la paix que notre Nation a forgé sa réussite. Le deuxième centenaire de notre histoire commencera par un âge d’or ».