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›› Chronique

Envol de l’aéronavale chinoise. Le premier pas d’une longue route

Combien de porte-avions et pour quoi faire ?

Dans l’environnement tendu des querelles de souveraineté en Mer de Chine ou avec le Japon, à quoi s’ajoute la présence irritante des porte-avions aguerris de la marine américaine, dont les pilotes ont tous effectué au moins 500 appontages, au cours de 4 années de formation, il est aujourd’hui probable que le Liaoning, devenu une plateforme d’essais, sera aussi utilisé pour affirmer le prestige et la puissance de la Chine. Ce type de mission sera possible dès que tous les pilotes d’une escadrille embarquée seront formés, c’est-à-dire capables de quitter le porte-avions et de s’y poser avec suffisamment d’assurance.

A côté de ces missions consistant à montrer le pavillon, dont la vertu dissuasive vaut également pour le théâtre taïwanais, l’APL en imagine probablement d’autres plus périlleuses. Il s’agirait d’exercer des pressions sur les pays riverains de la mer de Chine, essentiellement les Vietnam et les Philippines, et de laisser entendre que les chasseurs du porte-avions pourraient assurer l’appui air-sol de troupes amphibies engagées dans la conquête d’un îlot contesté.

Mais les démonstrations agressives comporteraient des risques en retour que même des petites marines comme celles de Manille ou de Hanoi peuvent faire peser sur un porte-avions, dont la vulnérabilité intrinsèque doit être corrigée par une petite armada de sous-marins et de bâtiments de surface, capables de déjouer une attaque aérienne ou un tir de missile de croisière.

Une autre difficulté consistera à savoir doser les manoeuvres d’intimidation pour éviter un dérapage. Le 11 avril 2001, c’est au cours d’une des missions de l’armée de l’air visant à décourager les patrouilles d’avions espions américains à proximité de l’espace aérien chinois qu’un intercepteur J-8II était entré en collision avec un avion de reconnaissance de type EP-3, obligeant ce dernier à se poser en catastrophe sur l’île de Hainan.

Quant à la dimension de la future flotte aéronavale chinoise, elle a été récemment évoquée par Hu Wenming, président de groupe de constructions navales chinois, CSSC (China State Shipbuilding Corporation- 中国船舶工业集团公司 Zhongguo Chuanbo Gongye Jituan Gongsi)-, qui envisageait de construire 3 ou 4 autres unités, insistant sur la nécessité pour la Chine de dépasser la technique de la « retro-ingénierie », à partir de bâtiments achetés à la Russie. Selon une information non confirmée d’une source taïwanaise, deux autres unités auraient déjà été mises en chantier.

Pour l’heure, les observateurs avertis conservent la tête froide et se gardent de surenchères alarmistes. Narushige Michishita, un expert japonais à l’institut National d’Etudes politiques de Tokyo, expliquait récemment que le lancement du porte-avions chinois était plus une opération patriotique, au moment du Congrès, qu’une menace liée à la controverse sur les Senkaku / Diaoyutai. Selon lui les progrès de l’aéronavale chinoise ne constituaient pas encore une rupture des équilibres stratégiques dans la région.


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