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L’Amérique et le choix de la Chine

Prise le 14 mai à partir d’un garde-côte vietnamien, la photo montre la plateforme chinoise Haiyang Shiyou 981, accompagnée d’un garde-côte.

NOTE de CONTEXTE

Lorsque le 3 mai dernier, la Chine a placé la plateforme d’exploration profonde « Haiyang Shiyou 981 » à 17 nautiques de l’île Triton appartenant à l’archipel des Paracels occupé et contrôlé en totalité par la Chine depuis mars 1988, mais que Hanoi continue à revendiquer, pour l’instant sans esprit de recul, le Bureau Politique chinois avait fait accompagner la manœuvre par 7 navires de guerre de l’APL et par plus de 60 unités de garde-côtes récemment unifiées sous un même commandement.

Plusieurs de ces unités ont engagé des « combats » de lances à eau avec des gardes côtes vietnamiens dépêchés par Hanoi qui considérait la manœuvre chinoise comme un acte d’agression caractérisée. En réponse, des foules vietnamiennes pilotées par le pouvoir à Hanoi ont pillé des usines japonaises, singapourienne et taïwanaises identifiées par les casseurs comme appartenant à des sociétés chinoises.

Alors que le bilan matériel est connu, les informations concernant le bilan humain sont restées vagues à la fois à Hanoi et Pékin. Peu après, le 27 mai, un chalutier vietnamien a été coulé suite à une collision intentionnelle provoquée par un navire chinois (voir la vidéo diffusée par REUTER, le 5 juin 2014).

Mais les tensions avec le Vietnam ne furent pas les seules dans la région. Presqu’au même moment la relation entre Pékin et Manille, déjà très mauvaise à la suite de la plainte des Philippines contre la Chine au tribunal international du droit de la mer à La Haye, s’est encore raidie quand Manille arrêta des pêcheurs chinois dans les parages des Spratleys – 750 îles, atolls et récifs revendiqués en totalité par la Chine qui contrôle 8 îlots, et en partie par Taïwan installée sur Itu Aba la plus grande île, le Vietnam installé sur 29 îlots, la Malaisie qui en contrôle 5, les Philippines 8 et Brunei 2 - .

Le tout se trouve en Mer de Chine du sud, supposée riche en hydrocarbures, empruntée par 50% du trafic global d’hydrocarbures (on y observe 3 fois plus de pétroliers que dans le canal de Suez), et revendiquée à 80% par Pékin qui fait état de nombreuses « évidences juridiques et historiques » pour justifier ses prétentions.

Quelle que soit la racine des stratégies chinoises, l’agressivité nouvelle de Pékin et l’accumulation des récents événements modifient la situation de sécurité en Asie du Sud-est. En réaction tous les riverains renforcent et modernisent leur défense, notamment par l’achat d’équipements navals, parfois de chasseurs de combat (option d’achat de F16 par les Philippines), tandis que les mécanismes d’apaisement ne fonctionnent plus.

A la récente conférence de Shangrila chacun a exprimé ses vues sans concession, tout en cherchant des appuis extérieurs – Etats-Unis pour certains pays d’Asie du Sud-est ou Russie pour la Chine -) ; la solidarité des pays de l’ASEAN flotte, tandis que Pékin répète sa préférence pour des négociations avec chacun des pays concernés, sans interférence extérieure.

Même l’Indonésie, jusqu’à présent le pays le plus impliqué dans la recherche de compromis pour le Code conduite pourrait abandonner son apaisante sérénité depuis que les revendications chinoises touchent au gisement de gaz des îles Natuna. Enfin, l’agressivité chinoise pourrait rendre inefficace la solution de l’exploitation partagée des ressources, puisque cette dernière conforte les revendications territoriales de Pékin.


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