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L’ANP 2019. Un empilement de défis économiques et politiques

NOTES de Contexte
I. Chine – États-Unis. Quelques dessous de cartes.

Selon le South China Morning Post (SCMP), le lundi 25 février, après l’annonce de D. Trump que l’ultimatum venant à échéance le 1er mars - et dont chacun savait qu’il ne serait pas tenable -, serait prolongé, le Vice-Premier Ministre Liu He qui conduisait la délégation chinoise aux réunions de conciliation « de la dernière chance » à Washington, était rentré à Pékin.

Derrière lui il a laissé plusieurs membres de son équipe chargés d’effacer les obstacles techniques à un accord commercial que les deux présidents pourraient signer en Floride.

La stratégie de la Maison Blanche alternant la férocité des menaces, les « tweets » ambigus et les déclarations affirmant une proximité affective avec Xi Jinping, continue de plus belle.

Pour les experts et les sources chinoises du SCMP, en dehors des concessions de Pékin d’importer plus de soja, de blé, de maïs et de microprocesseurs, nombre d’ultimatums américains n’ont reçu aucune réponse claire de Pékin.

Ils vont du changement structurel de l’économie chinoise (voir la note de contexte n°2), à la suppression de l’exigence de JV en échange de l’accès au marché, en passant par les transferts forcés de technologies et les procédures de brevets trop favorables aux entreprises chinoises handicapant les entreprises étrangères. Mais peu importe.

Un parti pris d’apaisement.

A ce stade et en attendant peut-être de nouvelles volte-face américaines auxquelles la Chine tente de s’adapter tant bien que mal, la priorité à Pékin qui prépare ses réunions annuelles des assemblées et à Washington où malgré les transes commerciales on n’oublie pas le poids incontournable de la Chine, est de diffuser à Mar-a-Lago l’image, sinon d’une complète réconciliation, au moins celle d’une trêve prolongée profitable aux marchés.

Le 25 février, ignorant la réalité des blocages et les mises en garde des plus radicaux de ses conseillers, D. Trump « tweetait » : « L’accord avec la Chine avance. Les relations entre nos deux pays sont très solides. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de reporter la hausse des taxes. Attendons de voir ce qui arrivera. »

La partie chinoise, bien que poussée dans ses retranchements et hésitant à s’attaquer aux réformes de structures alors que son économie freine sérieusement, est dans le même état d’esprit, privilégiant l’image positive d’un apaisement.

Le 26 février, le China Daily écrivait que les négociations étaient la preuve que la guerre commerciale pouvait être résolue. « Dans ce contexte », ajoutait le quotidien en anglais dont la valeur objective et factuelle n’est pas meilleure que les « tweets » laconiques du président américain, « les deux s’efforcent de développer des relations commerciales robustes contribuant à la croissance mondiale ».

Mais chez les experts économiques et financiers, l’humeur est au doute et à la défiance. Pour Anindra Mitra analyste au gestionnaire de fond d’investissements de Singapour BNY Mellon, cité par le SCMP, s’il est vrai que la situation cessera de s’aggraver, il est peu probable que les relations sino-américaines reviennent au stade où elles étaient en 2012.

« En dépit du soulagement exprimés par les marchés chinois et malgré l’éloignement attendu des risques systémiques globaux, la relation entre Washington et Pékin restera crispée. (…) « Toute concession de la Maison Blanche offusquera les radicaux et suscitera même les critiques des démocrates. » (…). « Les négociations sur les mécanismes destinés à contrôler la mise en œuvre des promesses chinoises, seront quant à elles ponctuées par les mesures de ripostes de Pékin qui, elles-mêmes, déclencheront des rétorsions américaines. »


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