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Prudence face à la crise mondiale.
Enfin, après avoir exprimé sa solidarité aux responsables américains, le système chinois vient de marquer sa prudence exprimée dans un éditorial du Quotidien du Peuple. Ce dernier prenait clairement ses distances par rapport aux premières déclarations de Pékin : « le plan de sauvetage américain ne jouera qu’un rôle temporaire et ne pourra pas résoudre fondamentalement les problèmes du système financier international ».
L’article ajoutait que le plan américain serait de surcroît créateur d’inflation, handicapant par là même les économies émergentes comme la Chine qui auraient à lutter simultanément contre les effets d’une crise systémique mondiale et contre l’aggravation de la hausse des prix. Peu après, le pouvoir démentait les déclarations envisageant que la Chine, assise sur 1800 milliards de réserves de change, pourrait jouer un rôle pour stopper la dégringolade des finances internationales.
Tout se passe donc comme si Pékin se préparait à des temps plus durs, où la croissance affaiblie ne pourrait plus jouer le rôle de liant social et politique. Si les effets de la crise frappaient la Chine, celle-ci devrait d’abord savoir clairement où elle en est et se protéger elle-même avant d’aider les autres.
Il s’agirait en effet de garder suffisamment de ressources et de marge de manœuvre pour accélérer la mise en œuvre des plans sociaux à peine ébauchés, poursuivre la réforme du service de santé et du système éducatif, doper la demande intérieure qui devra pallier la chute des exportations et garantir la solidité du Yuan contre les spéculateurs.