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›› Editorial

La Chine, les Etats-Unis et la question nord-coréenne

Au fond, la question nord-coréenne, qui s’apparente à un jeu de poker menteur, s’inscrit de plus en plus dans la rivalité stratégique entre Washington et Pékin pour le magistère en Asie. Cette rivalité s’est récemment signalée à propos de la liberté de navigation en Mer de Chine du Sud, quand le Vietnam et d’autres pays de la zone se sont résolument rapprochés des Etats-Unis.

Si on y ajoute les récentes querelles avec le Japon, autour des Iles Senkaku et la méfiance latente entre New-Delhi et Pékin (récemment New-Delhi a renforcé son dispositif défensif dans la zone de l’Arunachal Pradesh, revendiqué par Pékin - qui fut l’un des théâtres des affrontements militaires de 1962 -) on conviendra que la route de la République Populaire vers un magistère apaisé de la zone asiatique est pour le moins heurtée et compliquée par les réminiscences de l’histoire et les craintes soulevées par la montée en puissance du colosse chinois.

Un des éléments de décryptage possible des actuelles tensions qui voient la Chine se placer plus résolument du côté de Pyongyang que dans un passé récent, est la montée du Nationalisme à l’intérieur, que le Parti ne cesse d’agiter pour conforter sa légitimité. S’il est vrai qu’en Chine, l’opinion publique, qui s’exprime beaucoup sur le net (350 millions d’internautes), reste en général assez critique du Parti, à l’extérieur, la fierté retrouvée des Chinois, qui tourne parfois au chauvinisme, presse Pékin d’adopter un profil international beaucoup plus relevé que par le passé.

La conséquence, qui oblige le Parti à abandonner la « modestie stratégique » prônée par Deng Xiaoping en 1992, se traduit directement dans la question nord-coréenne. Au cours de l’année 2010, les dirigeants chinois - Premier Ministre, Ministre de la Défense - se sont succédés à Pyongyang pour réaffirmer la solidité de l’alliance qui a pris racine dans la guerre de Corée et la guerre froide.

Lors des récentes échauffourées meurtrières - torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan (46 morts, dont beaucoup étaient des recrues faisant leur service militaire) et pilonnage d’artillerie de l’Ile contestée de Yeonpyeong (4 morts 18 blessés), Pékin s’est gardée de condamner Pyongyang. Une attitude que Séoul a ouvertement réprouvée. Le 2 novembre, la Chine a aussi fait obstacle à une résolution du Conseil de Sécurité au motif que la proposition contenait les mots « condamnation » et « violation ».


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