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Le soutien à la consommation continuera donc en 2010 avec l’assouplissement annoncé des freins à la circulation des personnes (Hukou), et les aides à l’immobilier, l’électronique et l’automobile, dont les ventes ont augmenté de 53% en 2009. Simultanément, l’Etat tentera de poursuivre la vaste et difficile entreprise de restructuration des secteurs industriels en surcapacité (entre autres, l’acier, l’automobile ou le ciment), y compris en facilitant, avec l’appui des banques publiques, le rachat des entreprises déficitaires par des sociétés privées. Récemment la Commission de supervision des actifs de l’Etat a en effet fait savoir qu’elle autoriserait les entreprises publiques à engager des négociations de fusion acquisition avec des entreprises privées « ayant bonne réputation ». Une initiative qui signale la volonté du pouvoir de remettre en selle le secteur privé.
Enfin, le processus de mise en ordre et de réajustement devrait également continuer avec la hausse des prix de l’énergie et de l’eau, retardée depuis plusieurs années pour des raisons politiques.
En dépit des bons résultats de l’économie, plusieurs commentateurs mettent à nouveau en garde contre le risque d’une crise systémique. Celle-ci serait provoquée par les crédits trop faciles - les mesures prises récemment par la banque centrale sont jugées insuffisantes - et l’éclatement des bulles immobilières, favorisé par une nouvelle aggravation de la crise mondiale.
En même temps, le succès du pilotage macroéconomique de l’économie dans les turbulences de l’économie mondiale place la Chine sous la pression des pays développés. Celle-ci est d’autant plus forte que son économie s’est redressée bien plus vite que celles du reste de la planète.
Trois sujets servent de levier à ces pressions, auxquelles la Chine a jusqu’à présent résisté : la sous évaluation du Yuan, conservé à ce niveau pour préserver les revenus des campagnes ; l’environnement, où l’on juge que Pékin devrait montrer plus de transparence et dont les promesses de réduction d’émissions de carbone sont trop timides ; le dumping sur le prix de certaines de ses exportations industrielles (tubes d’acier pour la recherche pétrolière notamment), en violation de ses engagement à l’OMC.