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La marine chinoise fête ses 60 ans et s’impose comme ambassadeur du « soft power » chinois

Bien sûr, si la marine se vend mieux que les autres armées chinoises plus politisées et plus refermées sur elles-mêmes, elle surfe aussi sur des circonstances favorables. Tout d’abord, « l’interarmisation » de la défense chinoise depuis 2002 et l’accession à la commission militaire centrale de tous les chefs d’Etat major d’armée depuis 2005 érodent quelque peu le monopole des terriens dans l’APL. Par ailleurs, la marine est l’outil par excellence pour lutter contre les menaces « à la mode » et non sujettes à polémique : sécurisation des voies de communication maritimes, piraterie.
La marine est moins concernée et donc empêtrée que l’armée de terre et la police armée du peuple dans la gestion des menaces que représentent les trois maléfices (séparatisme, extrémisme religieux, terrorisme) qui sont au cœur de divergences de fond entre la Chine et l’Occident (en particulier s’agissant de la question tibétaine ou ouighoure). Dans ce contexte, la marine chinoise bénéficie d’un capital de sympathie considérable et même si la question des intentions stratégiques à terme demeure, nul ne songe à lui contester le droit de se moderniser et de se doter d’outils performants.
Par ailleurs, la marine chinoise grâce a son action dans la lutte contre les menaces non traditionnelles réussit à échapper peu ou prou à la théorie de la menace chinoise et de l’hypothèse d’une confrontation avec les Etats-Unis. En dépit d’accrochages réguliers, elle semble mieux armée pour prétendre à un partenariat avec son homologue américaine que les autres armées chinoises.

Ne nous trompons pas cependant, la marine chinoise est bien la marine du PCC et l’ouverture que l’on constate est davantage une impression résultant d’une communication subtile et de circonstances favorables : la marine a par exemple beaucoup investi dans la filière des commissaires politiques, elle est également capable de durcissement, en mer (contre les bâtiments américains dans la ZEE chinoise entre autres) ou à terre, par exemple quand la visite impromptue du chef d’Etat-major de la marine au port de Qingdao la veille de la revue navale du 60e anniversaire ferme les portes de ce même port aux groupes de visiteurs de quelque 10 nationalités qui venaient découvrir les batiments de leur pays !

En dépit de lacunes capacitaires et de limites techniques et politiques certaines dans le domaine de la coopération internationale, il n’en demeure pas moins que la marine chinoise s’est en quelques années imposée comme une composante majeure de l’APL. Elle a notamment su, en s’appuyant sur la vision stratégique de certains de ses chefs, s’adapter habilement au nouveau contexte international d’où elle a tiré des opportunités.

Elle a surtout su convaincre le pouvoir chinois que dans un monde où la mer représente autant d’opportunité que de risques, la Chine devait redevenir une puissance maritime, à la fois pour son rayonnement et pour la défense de ses intérêts nationaux.


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