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›› Technologies - Energie

Le « Dieu du feu » chinois s’est posé sur Mars

Le 15 mai dernier sur la base spatiale de Wenchang, à Hainan, les équipes de l’agence spatiale chinoise manifestent leur joie à la réussite du poser sur Mars du module Zhurong 祝融.


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Tôt dans la matinée du 15 mai, la Chine a posé sur Mars son rover à six roues baptisé Zhurong, 祝融 au cœur d’une vaste zone baptisée « Utopia Planitia » située dans l’hémisphère nord de la planète rouge.

Parti de Hainan, le 23 juillet 2020, à bord de la sonde Tianwen embarquée sur une fusée Longue Marche, le rover dont le nom est celui du Dieu du feu du classique des montagnes et des mers 山海经 – Shanhaijing – était entré dans l’orbite de Mars le 10 février dernier.

Lire : Compétition spatiale autour de la « planète rouge ».

Alors que les missions vers Mars s’accélèrent [1], après les États-Unis et la Russie, la Chine est la 3e puissance à déposer un mobile sur planète rouge. Pour poser Zhurong, l’Agence Spatiale Chinois a utilisé un système hybride classique avec un bouclier de protection, des parachutes de freinage et des rétrofusées.

A ce jour, seuls les Américains avec 10 posers réussis et 8 rovers (Pathfinder & Sojourner, Spirit, Opportunity, Phoenix, Curiosity, Insight, Perseverance) avaient atteint une véritable maîtrise du poser sur Mars et de son exploration par un module commandé à distance. Les autres expériences se sont soit soldées par un écrasement du module ou la perte rapide du contact.

Xi Jinping a félicité l’agence chinoise pour son « remarquable succès » (…) « Vous avez courageusement affronté les défis et placé la Chine aux premiers rangs de l’exploration de l’espace ». Thomas Zurbuchen, patron de la NASA a reconnu l’importance de la mission chinoise pour une meilleure connaissance de Mars, tandis que l’agence russe Roscosmos se réjouissait des coopérations à venir.

Comme les rovers américains, Zhurong qui s’est posé non loin de l’endroit où la NASA avait posé Viking-2 en 1976, dispose d’un laser et d’un radar pour scruter la consistance des roches et évaluer la présence souterraine d’eau ou de glace. L’hypothèse est en effet que le vaste bassin de 3000 km de diamètre constituerait le fond d’une mer disparue.

Pesant 240 kg, avec un aspect extérieur proche de celui des rover américains Spirit et Opportunity des années 2000, Zhurong dont l’énergie est fournie par des panneaux solaires déployés, est doté de caméras panoramiques montées sur un mat. Il devrait rester sur Mars durant 93 jours terrestres.

Dean Cheng expert des affaires chinoises aux États-Unis note que le spectaculaire succès d’un poser sur Mars renforce notablement la légitimité du Parti dans l’opinion chinoise.

Dans l’espace, l’humanité avance en ordre dispersé.

Publiée par la BBC d’après un document de la NASA, la synthèse graphique montre les zones de poser des modules d’exploration de Mars. Avec retard, la Chine se glisse dans un paysage entièrement dominé par les États-Unis. Elle n’a pas l’intention d’en rester là.


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Le ton et les contenus des félicitations, où la NASA n’a pas, au contraire des Russes, évoqué les perspectives de coopération, confirment que l’humanité aborde l’exploration spatiale en ordre dispersé. Qu’il s’agisse de la lune, de la station spatiale ou des missions lointaines, Pékin fait cavalier seul avec le soutien des Russes et d’épisodiques coopérations avec l’Europe, avec qui la complicité scientifique n’a pas toujours été à la hauteur des enjeux.

On se souvient qu’en 2009, le Dr Casarini, chercheur associé à l’Institut Marie Curie du Centre de recherches avancées de l’Institut Robert Schumann de Florence avait accusé la Chine de siphonner à son profit, les données de la recherche européenne sur le système se positionnement spatial Galileo.

Après quoi la commission européenne avait ordonné aux constructeurs Astrium Satellites et Thalès de retirer les éléments chinois des 4 satellites, alors en phase finale de mise au point.

Consommant définitivement la rupture, en mai 2011, lors d’un sommet à Munich, un officiel du gouvernement chinois avait brutalement demandé que l’UE retourne les sommes que la Chine avait engagées dans le projet Galileo.

Note(s) :

[1Commencée de 1960 à 1964 par une série d’échecs dont 5 de l’URSS et un de la NASA, l’exploration de Mars connut un premier succès avec le survol de la planète rouge en juillet 1965 par une sonde Mariner américaine. Au total plus de 50 missions ont été envoyées vers Mars.

Le premier module ayant jamais touché une autre planète que la lune était soviétique, Mars 2, qui s’est écrasé sur la surface de Mars le 27 novembre 1971. Mars 6, un autre module soviétique s’est posé le 12 mars 1974. Au total, 16 posers ont eu lieu sur Mars. 10 sont des missions de la NASA.

Dans le cadre du programme ExoMars, l’Agence spatiale européenne avait envoyé le module Schiaparelli qui s’était écrasé à l’atterrissage le 19 octobre 2016. Un autre Rover européen Rosalind Franklin dont le lancement est prévu en 2022, devrait se poser sur Mars en 2023.


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