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Le grave déséquilibre des sexes. Source de tensions sociales et de trafics

Une « bombe » sociale à retardement ?

Le déséquilibre des naissances hommes – femmes a, à la longue, produit un déficit probable de 40 millions de femmes en 2020. Montalte évoque 117 hommes pour 100 femmes, mais il y eut des pics bien plus alarmants. En 2004, il y eut en moyenne seulement 100 naissances de filles contre 121 garçons. Le plus fort déficit a été observé cette année au Henan avec 141 garçons pour 100 filles.

La « pénurie » de femmes augmente leur « valeur » et donne aux plus éveillées une capacité de choix. Quant aux moins chanceuses ou moins « débrouillardes », moins belles, moins jeunes etc., elles sont trafiquées par des mafias sans scrupules. Cédant aux mirages de bonne fortune, elles finissent parfois mal au Cambodge, au Laos, en Thaïlande, en Birmanie et même au Vietnam où le déficit de femmes est à la même hauteur qu’en Chine.

Évidemment, le plus fort courant des trafics de femmes se fait de l’extérieur de la Chine vers les hommes chinois laissés pour compte (« Les branches mortes »). Le commerce est d’autant plus lucratif qu’en Chine les hommes paient traditionnellement une dot, « prix coûtant de la mariée » à la famille d’une femme pour qu’elle se marie.

Les médias occidentaux l’évoquent souvent – c’était récemment l’objet d’un long reportage de la chaîne Arte la pression sociale et familiale pour que les filles se marient, la tradition patriarcale poussant les hommes à s’assurer une descendance ont donné naissance à des « foires » aux mariages où les jeunes filles en quête d’une âme sœur ou/et d’une bonne fortune sont présentées aux riches ou moins riches prétendants à la recherche d’une épouse.

Rares sont les jeunes filles qu’on appelle les « Shengnü » - « Laissées pour compte » qui résistent à ces contraintes. Lire : Les « Sheng Nü » laissées pour compte et le renforcement du patriarcat.

La pénurie qui augmente crée aussi une surenchère des coûts imposés par les trafiquants cupides au point qu’une épouse devient hors de prix pour nombre d’hommes seuls. Il y a dix ans, les prix des mariées dans les zones rurales étaient de 300 à 400 $. Maintenant, ils varient de 30 000 $ à 40 000 $ (soit 10 à 20 fois le salaire minimum annuel en Chine, selon les régions).

La situation est potentiellement explosive. Des recherches de l’Académie des Sciences Sociales montrent sans surprise une corrélation directe avec l’augmentation de la criminalité.


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