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Les drones chinois 彩虹 en Arabie Saoudite

N’ayant pas réussi à acheter des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper, le royaume saoudien s’est tourné vers Pékin, qui n’a pas eu les mêmes scrupules que Washington.

C’est ainsi que des drones MALE Wing Loong ou Yi Long (ou Pterodactyl I), du constructeur chinois Chengdu Aircraft Industry Group, ont déjà été utilisés par les forces saoudiennes au Yémen.

Mais dans un récent article publié dans « Forces aériennes », Laurent Lagneau, souligne que Riyad ne s’est pas contenté d’acquérir sur étagère le drone chinois CH-4 (CH pour 彩虹 - Cai Hong, arc en ciel -) dont l’aspect extérieur est proche du MQ-9 « Reaper » américain. A l’occasion d’une récente visite du roi Salman à Pékin le 16 mars, un partenariat a été conclu par l’institut « King Abdulaziz City for Science and Technology » (KACST) et CASC afin d’implanter en Arabie Saoudite une usine destinée à assembler les drones CH-4.

L’accord faisait suite à un protocole signé un mois plus tôt à l’occasion du salon de l’armement IDEX, aux Émirats arabes unis, entre le fonds d’investissement public Saudi Technology Development and Investment Company (TAQNIA) et la société d’import-export chinoise Aerospace Long-March International Trade (ALIT), spécialiste de l’exportation des technologies liées à l’aérospatial.

La nouvelle usine saoudienne permettra de répondre à la demande des forces saoudiennes et des autres clients du Moyen-Orient. Elle assurera aussi la maintenance des drones CH-4B, déjà vendus dans la région à l’Égypte, à l’Irak et à la Jordanie.

NOTE sur le Wing Long et le CH-4

Lors du salon aéronautique de Zhuhai en 2012, au milieu d’une série d’autres engins sans pilote de toutes tailles, témoins à la fois de la compétition interne que se livrent les féodalités de l’industrie de défense et de l’intérêt de la Chine pour les drones, l’industrie aéronautique chinoise avait présenté deux maquettes de drones qui avaient fait couler beaucoup d’encre.

La première était celle du WJ-600, baptisé Yi Long « 翼 龙 », « Dragon de flanc-garde », également connu sous le nom de Wing Loong fabriqué à Chengdu par la China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC) – premier vol d’essai en 2008 -, assez proche du MQ-9 « Reaper » américain de General Atomics.

30 fois moins cher que son modèle, équipé d’un turbopropulseur, le Wing Loong qui pèse une tonne, a été mis en œuvre pour la première fois en 2014 lors d’une manœuvre de l’Organisation de Cooopération de Shanghai (OCS), puis par l’Arabie Saoudite au Yemen. Il est doté de 2 missiles, semblables aux AGM-114, Hellfire avec une autonomie affichée de 12 heures ou 4000 km et une vitesse de 900 km/h.

L’autre maquette était celle du CH-4 inspiré du Predator MQ-1, développé par la CASC - 中国航天科技集团公司 - et proposé dans deux versions, la première armée, le CH-4B, pouvant emporter une charge utile de 6 bombes ou missiles pesant au total 345 kg, l’autre, dans sa version reconnaissance, pouvant emporter 115 kg d’équipements photos et radars.

Depuis 2012 une dizaine de délégations de potentiels acheteurs se sont rendues en Chine pour assister aux présentations du drone chinois. L’Egypte, la Jordanie, l’Irak où il est utilisé contre l’État Islamique et l’Algérie l’ont déjà acheté. L’usine d’Arabie Saoudite augmentera de manière importante la présence des drones chinois au Moyen Orient, en dépit de récents accidents survenus en Algérie.

Récemment 2 drones CH-4 se sont écrasés à Tindouf et à Ain Oussera. A cette occasion le site « Algérie Solidaire » s’est interrogé sur les causes de l’accident : déficience technique ou erreur de pilotage des ingénieurs algériens. Le site commente aussi les différences de prix de 1 à 40 entre le CH-4 et le Predator ainsi que les exigences américaines de contrôle après-vente pour l’emploi « revenant à limiter la souveraineté du client » dit le site.


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Par Jacques Le 19/08/2017 à 16h12

Les drones chinois 彩虹 en Arabie Saoudite.

Avez vous des information sur le fait que l’armée Américaine est décidé de bannir toute utilisation de drone Chinois de la marque DJI ? problème de sécurité ou surveillance du gouvernement Chinois ?

Par La rédaction Le 24/08/2017 à 08h57

Les drones chinois 彩虹 en Arabie Saoudite.

La question des drones commence à devenir un peu partout une question de sécurité nationale. Compte tenu de leurs capacités d’intrusion, les services spéciaux de la planète réfléchissent aux risques posés dans le cadre des menaces terroristes. Début août le Pentagone a interdit aux armées américaines l’achat et l’utilisation des drones chinois SZ DJI (1,4 Mds de ventes en 2016, dont les ¾ à l’export, 70% du marché mondial en expansion rapide estimé à 100 Mds de $ d’ici 5 ans par Goldman Sachs).

La raison n’était pas les menaces terroristes mais ceux de « cyber-sécurité » posés par un produit de fabrication chinoise. La restriction doit être mise dans le contexte de l’actuelle guerre commerciale sino-américaine.

Mais DJI Shenzhen n’est pas seulement la cible des Américains. En mai dernier, l’aviation civile chinoise, constatant les risques pour les vols commerciaux d’une prolifération des petits drones, a introduit une réglementation obligeant les propriétaires de drones de plus 250 grammes à enregistrer leur identité. La mesure touche presque tous les modèles produits par DJI. Elle vient après que, récemment, l’aéroport de Chongqing ait signalé 240 perturbations de vols commerciaux par des drones privés.

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