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›› Chronique

Livre Blanc sur la Défense entre ambiguïté et transparence

Une APL multi-rôles, aux intentions pacifiques.

Après avoir souligné une nouvelle fois l’aggravation des menaces - séparatisme, terrorisme et extrémisme – déjà théorisées dans les précédents Livres Blancs, désignant à la fois le risque d’instabilité interne et celui posé par les mouvements indépendantistes du Xinjiang, du Tibet et de Taïwan, le document identifie les éventuels adversaires sur le théâtre asiatique, où les États-Unis et le Japon sont directement accusés de provocation militaire.

Mais, tout en réaffirmant sa détermination à riposter en cas d’attaque, et sa stratégie de « défense active » - précisément matérialisée par ses nouvelles capacités de projection qui montent en puissance –, le livre répète les intentions pacifiques de la Chine.

Garantir la stabilité politique interne

Un long passage traite des missions de la Police Armée Populaire, principale responsable du maintien de la stabilité interne et de l’harmonie sociale – y compris à Hong Kong et Macao - avec l’aide de l’APL et des milices, dont plus de 90 000 hommes sont impliqués dans le gardiennage statique des bâtiments publics, des voies de communication et des ouvrages d’art importants.

Pour répondre aux menaces d’instabilité sociale et politique, l’accent a été mis sur la constitution d’unités mobiles de réaction rapide au niveau national, dont les répliques existent à tous les étages administratifs, jusque dans les districts.

Si le titre du document est insolite, - « 中国武装力量的多样化运用 - les usages multiples des forces armées chinoises » -, il renvoie cependant aux Livres Blancs précédents qui, eux aussi, s’appliquaient non seulement à détailler les capacités de combat de l’APL face aux menaces militaires, mais également son implication dans nombre de missions intérieures et extérieures n’impliquant pas des opérations armées.

De nombreuses missions « hors opérations de combat »

Ces dernières vont de l’aide au développement – reforestation, cartographie, construction d’infrastructures etc. -, à la coopération internationale par le truchement de missions onusiennes (1842 hommes engagés dans 9 opérations des NU au 31/12/2012), en passant par la protection des lignes de communication logistiques et des ressortissants chinois à l’étranger, ou encore l’assistance aux populations civiles en cas de désastre humanitaire, en Chine et hors de Chine.

Un développement particulier a été consacré cette année à la vaste opération de rapatriement des 35 860 ressortissants chinois travaillant en Lybie, organisée en février 2011 grâce à une frégate de la marine et à 4 appareils de l’armée de l’air. Un autre traite de la coopération internationale et des mesures de confiance, avec notamment le premier engagement de combat de la Chine au profit de la sécurité des eaux internationales dans le golfe d’Aden.

Au 31 décembre 2012, dit le document, la marine chinoise avait escorté 2455 navires étrangers et autant de navires chinois. Insistant sur les capacités de coopérations extérieures de l’APL et son esprit d’ouverture, le document indique qu’à l’occasion de ces missions, des contacts amicaux ont été établis avec les marines de Corée du sud, du Pakistan, des Etats-Unis, de l’UE, de l’OTAN et de Singapour.

Multiplication des exercices internationaux

Enfin, le Livre Blanc décrit longuement les exercices internationaux de l’APL de plus en plus fréquents dans le cadre de ses efforts de modernisation et de préparation au combat. Il insiste cependant sur la neutralité de ces entraînements effectués, « sans intention hostile envers qui que ce soit, dans un esprit de coopération bilatérale et d’égalité ». Depuis 2002, l’APL a conduit 28 exercices et 34 stages de formation et d’entraînement avec 31 pays différents, dans le but « d’accélérer la modernisation des forces, de développer la confiance mutuelle, de préserver la sécurité et la stabilité régionale ».

Quand on se souvient de la fermeture de l’APL et de son absence de contacts extérieurs jusqu’à la fin des années 90, la variété des théâtres d’exercice et des partenaires qu’ils soient des armées de terre, de l’air ou de mer, est étonnante.

En mer, ils vont des marines du Pakistan et de la Russie dans des exercices en mer d’Arabie (Pakistan) et en Mer Jaune (Russie), aux entraînements de sauvetage en mer près des côtes chinoises ou, ailleurs, à l’occasion d’escales, avec la France, le Royaume Uni, la Thaïlande les États-Unis, la Nouvelle Zélande, le Vietnam, parfois ponctués des tirs réels, d’appontages croisés d’hélicoptères et d’exercices de ravitaillements en carburant.

Sur terre, le plus souvent sur des thèmes d’opérations de maintien de la paix, de contre terrorisme, ou d’assistance humanitaire, on retrouve des partenaires aussi variés que l’Inde, la Mongolie, Singapour, la Roumanie, la Turquie, la Thaïlande, le Pakistan, la Jordanie, la Colombie et les États-Unis. Pour l’armée de l’air et les troupes aéroportées, l’éventail est cependant moins large et se limite au Pakistan, à la Biélorussie et au Venezuela. Cette réalité souligne la faiblesse de l’aviation de combat chinoise qui ne s’exerce qu’avec le Pakistan, lui même équipé en partie d’avions chinois (Lire aussi Ambiguïtés sino-pakistanaises).

Priorité à l’OCS

Une mention spéciale va aux exercices avec les pays de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), avec qui l’APL a, depuis 2005, déjà conduit 9 exercices conjoints, soit avec la Russie seule, soit avec tous les membres, sur les thèmes de la lutte contre le terrorisme et contre les deux autres fléaux identifiés par Pékin que sont le « séparatisme et l’extrémisme », qui renvoient à ses propres préoccupations de sécurité intérieure et aux angoisses ancestrales de l’éclatement de « l’Empire ».


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