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›› Politique intérieure

Main basse politique sur l’information et Internet pour protéger le Parti

L’Internet chinois sous le boisseau.

Le pouvoir politique utilise de nombreux moyens pour contrôler et bloquer internet qui vont du filtrage de mots clés aux blocages de sites interdits. Récemment il a fermé les sites VPN qui permettaient de contourner la censure. A ces moyens techniques s’ajoute le harcèlement des journalistes et des blogueurs (intimidation, amendes, garde à vue).

Ces derniers mois, sur fond de reprise en main idéologique au parfum marxiste qui stigmatise les influences occidentales « hostiles », recadre les universités et les centres de recherche, alourdit le contrôle d’internet qui s’aggrave depuis 2008, le Parti a lancé une attaque décisive et très efficace contre les réseaux VPN qui rendent désormais le contournement de la censure impossible.

Il s’agirait, commente un spécialiste des technologies de l’information, de transformer l’internet chinois en un « intranet » qui couperait le internautes chinois de leurs connexions extérieures et permettrait aux censeurs d’espionner sans la moindre faille toutes les communications ».

L’effet sur la jeunesse et la communauté des étrangers est dévastateur. L’attaque contre les réseaux de contournement VPN a soulevé un tollé de protestations outragées parmi les artistes, les entrepreneurs et les professeurs qui accusent le régime de tuer à la fois l’innovation et la productivité indispensables à la modernisation du pays.

Le 29 janvier, reprenant une critique des réseaux sociaux chinois, le Washington Post jamais très complaisant avec le système politique chinois, titrait « Sommes nous en Corée du Nord ? ». Le même jour, le New-York Times publiait un article dans la même veine qui recueillait les témoignages des internautes frustrés par le blocage de Google et g.mail.

Mais la tendance à l’isolation de la Chine entamée pour protéger le Parti contre les mises à jour et les critiques ne cessera pas. Le 27 janvier, Wen Ku, le ministre des technologies de l’information a confirmé qu’en Chine le développement d’Internet se ferait conformément à la loi chinoise, c’est à dire soumis à la stricte censure du régime. Dans ce contexte, les réseaux dits virtuels (VPN) comme les systèmes « Astrill », « Strong VPN » et « Golden Frog » sont illégaux.

Quelle gouvernance ?

En haussant le débat d’un étage, par delà les rhétoriques rivales de la liberté d’expression et d’information, assez souvent remise en question, y compris en Occident, par les dérapages sans limites d’internet, on touche aux infinies controverses de la philosophie politique sur la meilleure gouvernance possible.

Alors que le modèle occidental de la démocratie idéale se pervertit, pollué par le poids des lobbies capitalistes et la dictature des bavardages médiatiques émotionnels motivés par l’audimat et les revenus publicitaires, les sociétés asiatiques restent attirées par l’idéal du despotisme éclairé, garant de l’harmonie et de l’intérêt collectif contre l’excès des individualismes. Mais, privilégiant l’équilibre aux remises en question, elles risquent l’immobilisme, tandis que se posera avec toujours plus d’acuité la question non résolue de la légitimité du despote.


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