›› Editorial
La réévaluation du yuan chinois n’est pas vraiment une surprise. Depuis un an les Etats-Unis, l’Europe et d’autres pays pressaient Pékin de réévaluer sa monnaie, ou de la laisser flotter face à un panier de grandes devises. L’accrochage rigide (le “peg”) du RMB au dollar US avait aussi des inconvénients pour la Chine elle-même, surtout depuis la dépréciation du dollar par rapport à l’euro : excédents commerciaux insupportables, afflux massifs de devises en Chine, etc. D’autres pays d’Asie vont d’ailleurs suivre l’exemple chinois, dont la Malaisie et Singapour.
Comme il se doit, Pékin avait maintenu refus et démentis jusqu’au bout, visant en particulier à faire baisser la spéculation. Mais jeudi 21 juillet en fin d’après midi, la Banque Populaire ce Chine annonçait une légère augmentation de la valeur du yuan (8,11 yuans pour un dollar, soit +2,1%), l’abandon du “peg” et la gestion de la devise chinoise par rapport à un panier de monnaies (non précisées).
La Banque centrale publie désormais chaque soir un taux de change officiel, dépendant du panier de monnaies, et celui-ci sert de base de parité le lendemain. Le taux de change yuan-dollar est maintenu par les autorités chinoises dans une bande de plus ou moins 0,3% autour de ce taux officiel. Une manipulation comparable est appliquée aux autres devises.
La plupart des spécialistes, chinois et internationaux, apprécient l’initiative de la Chine comme un premier pas bien calculé. Ils pensent que, dans l’immédiat, son impact sur l’économie chinoise et sur ses échanges extérieurs sera assez faible. “Admirablement prudent”, juge le président de la FED Alan Greenspan, “mais je vois cela comme un premier pas dans une série d’ajustements à venir...“.