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Réseaux sociaux : La classe moyenne, l’appareil, les secousses boursières et la défiance

Évidemment, les secousses qui en 2023 et au début de 2024, ont affecté les marchés boursiers chinois ont été largement commentées par les réseaux sociaux.

Au milieu de la censure des régulateurs qui n’ont pas toujours goûté l’humour des internautes, leur contenu était toujours brillamment analysé par Andrew Methven.

Alors que les cours en bourses des entreprises publiques comme Petrochina et des grandes banques chinoises ont respectivement augmenté en moyenne de 14% et 7%, les actions A (A股 gu) libellées en Renminbi, principal véhicule d’investissement des particuliers ont chuté de plus de 11% en 2023.

Depuis le début de 2024, l’indice composite de Shanghai « 上证指数 shang zheng zhi shu (上- shang pour Shanghai - 证 pour Zhengquan 证券 - actions - et 指数 – zhishu – indice ou indicateur) » a reculé de 8,2 %.

Il en va de même pour les autres marqueurs. Le CSI 1000, indicateur du marché financier a perdu 22% ; Le ChiNext, le Nasdaq chinois, était à moins 18% ; le CSI 500, indicateurs des performances des entreprises à petite et moyenne capitalisation était tombé à moins 16 %.

C’est peu dire que les petits porteurs 散户 sanhu – Littéralement « comptes dispersés » étaient d’autant plus en désarroi que les titres des grandes valeurs internationales flambent.

Le « Dow Jones Industriel 道琼斯指数 - Dao Qiong Si pour Dow Jone’s – et Zhi Shu pour indice » - a gagné 39 000 points, en hausse de 20% ; Le « Japan’s Nikkei Index 日本日经指数 – Ri Ben pour Japon ; Ri Jing pour Nikkei », a en moyenne augmenté de 40% en 2023 ; « STOXX 50 斯托克 50 指数 » indicateurs des bourses européennes est en hausse de 14% depuis novembre 2023.

En même temps, alors que les indices préférés des petits porteurs dégringolent, un Index n’a pas manqué de soulever l’aigreur des internautes bien au courant des rivalités stratégiques enkystées entre Pékin et New-Delhi, le « Mumbai » indien dont le cours a récemment battu plusieurs fois ses propres records avec une hausse de 20% en 2023, a presque doublé depuis 2020.

Un internaute écrit : « J’aime les actions indiennes 我爱印度股市 et je hais les Actions cancéreuses 我恨癌股 ».

Censure et foisonnement critique des réseaux sociaux. L’Amérique en modèle.

Du coup, alors que la censure pistait tous les messages négatifs sur l’économie, plusieurs semaines avant le nouvel an chinois, les internautes se sont demandé : « Pourquoi le marché boursier est-il sans cesse en chute libre, 股市却只能跌跌不休 alors que la croissance du PIB dépasse 5% 经济增速高 5 % 以上 ? », puis, plongeant le fer dans la plaie, d’une croissance mal partagée « Les gens ordinaires peuvent-ils encore partager les fruits du développement économique en investissant en bourse ? ».

Pour contourner la censure certains ont, pour exprimer leur frustration, utilisé l’habituel stratagème des homophones de la langue chinoise ; parfois ils ont inventé un nouvel argot.

Ainsi, « les actions A 股 gu » sont devenues « 癌股 ai gu – Actions cancéreuses » – ou encore – « 缅 A mian A » en référence aux fraudeurs de la lèpre des jeux en ligne, récemment balayée au Myanmar par une offensive des groupes armés de la « Triple Alliance » opposés à la junte appuyée par l’armée chinoise. Lire : Au Myanmar le pragmatisme de Pékin aux prises avec le chaos d’une guerre civile.

Avec un humour grinçant, dans les messages, le compte Weibo de l’Ambassade des États-Unis était désigné par la traduction chinoise de « Wailing Wall – mur des lamentations 哭墙 ku qiang ».

Il y avait politiquement plus sensible dans l’actuelle ambiance de rivalité sino-américaine.

À partir d’un message publié sur le site Weibo du service scientifique de l’ambassade des États-Unis, faisant état d’un projet américain en Namibie de protection des girafes par surveillance satellite alertant les équipes de « rangers » sur le terrain quand les troupeaux s’éloignent des zones protégées, les internautes dont l’humour n’a pas été apprécié, ont suggéré que comme elle le fait pour les girafes, l’Amérique pourrait protéger les petits porteurs chinois de la déshérence des « Actions A. »

« Faisons appel à l’Amérique “ 呼吁美国 ” pour réguler le marché boursier chinois “管管中国股市” et sauvons les Actions A “救救A股” ». Un autre postait : « Sous la protection du gouvernement des États-Unis les girafes sont dix mille fois plus heureuses que les investisseurs chinois. »

Suivirent les rapides corrections de la censure « Vivent les relations Sino-américaines 中美友谊万岁 et j’aime la Chine 我爱中国 ».

Les mises au point déclenchèrent une avalanche de réactions ironiques.


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