›› Taiwan
Habile manœuvre, contre laquelle Pékin ne peut guère s’insurger : le DPP a déclenché depuis plusieurs mois une campagne contre la mémoire du généralissime CH’IANG Kai-Shek, désormais présenté comme un dictateur continental et un oppresseur du peuple taiwanais.
CHEN Shui-Bian a ainsi fait enlever plusieurs centaines de statues de CH’IANG Kai-Shek qui peuplaient les bases et établissements militaires de l’île. Récemment, le premier ministre SU Tseng-Chang a voulu débaptiser l’aéroport international de Taipei et plusieurs autres lieux. On apprenait le 10 mars, l’expulsion du Kuomintang du ministre de la Défense, l’Amiral LEE Jye, qui avait approuvé les mesures anti-Ch’iang Kai-Shek prises par le DPP.
Au même moment, on apprend que Lien Chan, président honoraire du KMT qui doit, à nouveau, se rendre à Pékin en avril, rencontrerait le président HU Jintao pour discuter de paix entre Taiwan et la Chine populaire. Il pourrait en sortir une déclaration conjointe sur les mesures que les deux parties devraient prendre pour contribuer à un appaisement.
Par ce geste symbolique, Lien Chan donnerait une suite à sa visite historique de mai 2005 en Chine. Mais le gouvernement indépendantiste de Taiwan a aussitôt fait intervenir publiquement Joseph WU, président du « Mainland Affairs Council », qui a déclaré le 12 mars que le KMT n’est pas habilité pour signer un tel document à la place du gouvernement.
Pour faire bonne mesure, l’Amiral LEE Jye a rappelé quelques éléments impressionnants de la menace militaire croissante que la Chine fait peser sur Taiwan : supériorité en armements, trente « wargames » en 2006 préparant une attaque interarmée de l’île, vingt satellites d’observation (et plusieurs centaines de missiles balistiques en position).
Décidément, le climat redevient orageux entre les deux Chines.