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Santé publique : Chen Zhu dénonce les blocages

Le pouvoir a pris consciences des lacunes du financement public.

Voilà longtemps que Chen Zhu se bat pour une augmentation des fonds publics destinés à la santé afin de lutter contre les actuelles tendances qui font supporter les coûts aux assurances et aux patients eux-mêmes. (Lire notre article « Où va le système de santé chinois ? »

Aujourd’hui, selon le dernier rapport de la Banque Mondiale, China – 2030 (p. 97), les investissements chinois dans la santé sont globalement – publics et privés confondus - 6 fois inférieurs à ceux des pays de l’OCDE, tandis que moins du tiers des investissements du secteur sont le fait des pouvoirs publics.

Le ministre milite pour qu’en 2015, les contributions publiques s’élèvent à 33% et que la part supportée par les patients soit ramenée à 30% (contre plus de 70% actuellement). Depuis 2005 des progrès ont déjà été accomplis puisque la contribution publique annuelle par patient est passée de 60 à 200 RMB. Dans ce schéma, les investissements de santé – public et privé confondus – passeraient de 277 Mds de $ en 2011 à 590 Mds de $ en 2016.

Le 4 mars, un article du China Daily dévoilait les directions du nouveau plan à 5 ans : 1) Corriger les disparités villes-campagnes ; 2) Augmenter les ressources destinées à faire face au vieillissement de la population ; 3) Réajuster le fonctionnement des hôpitaux publics, aujourd’hui toujours organisés sur un modèle commercial avec obligation de profit, source de leur financement.

A côté des hôpitaux et centres de soins des districts, près de 30 000 hôpitaux et centres de soins seront rénovés ou nouvellement construits dans les cantons. La couverture médicale est cependant encore loin du compte puisqu’elle ne parvient pas à répondre à la demande croissante résultant de l’amélioration de la prise en charge, avec un fort déséquilibre en faveur des établissements publics.

Les quelques grands hôpitaux publics, au nombre de 20 000, qui constituent les 2/3 de l’offre de santé, accueillent en effet plus de 90% des patients. Une partie de la réforme de rééquilibrage consistera à inciter les médecins à exercer à la fois dans les hôpitaux publics et privés. Cette stratégie permettra également de résoudre partiellement la question des ressources des praticiens. Il restera à prendre garde que l’implication croissante du secteur privé comme source de financement ne favorise pas, à la longue, un système de santé à deux vitesses, source d’inégalités et de corruption.

D’autres pistes de financement très controversées sont à l’étude ou peut-être déjà décidées, mais que le ministre n’a pas évoquées, probablement parce que, résultats de choix politiques entre plusieurs options rivales, il n’a aucune prise sur elles. Il s’agit des projets de transfert d’une partie du fardeau de l’assurance maladie aux autorités locales, portant, en corollaire, des risques importants du creusement des déficits des budgets locaux et l’accroissement mécanique des inégalités entre les provinces, contraire à l’idéal de solidarité nationale.


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