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Turbulences en vue. Inquiétude face aux risques d’embrasement

« Alors que l’économie ralentit et que le nombre de chômeurs augmente massivement, le risque de graves désordres sociaux pèsera sur la Chine en 2009. » Celui qui s’exprime ainsi est le professeur d’économie Zhou Tianyong, directeur du centre d’analyse politique de l’école centrale du parti, l’unique creuset où le PCC forme ses cadres de haut niveau.

Dans un article publié par le Jingji Shibao (Economic Times), Zhou prévient que la paix sociale sera gravement mise en danger par la montée de l’insécurité générée par la multiplication des situations précaires. L’argument du professeur Zhou dénonce notamment la tendance du pouvoir à minimiser le taux de chômage : au lieu des 4% officiels, le chômage urbain est, écrit-il, plus proche des 12%. Il pourrait grimper à 14% l’année prochaine, conséquence du ralentissement de la croissance à moins de 8%.

Zhou est l’ardent promoteur de réformes politiques maîtrisées et progressives, grâce auxquelles le parti pourrait se maintenir au pouvoir. Mais sur cette question du monopole du PCC, ses réflexions, qui semblent inspirer Hu Jintao, sont parfois en contradiction avec les buts affichés d’une démocratie qu’il envisage à une échéance de douze années. Il est aussi l’auteur d’un plan à long terme de réformes politiques pour « l’émergence en 2020 d’une société civile moderne dans une démocratie et un état de droit adultes », publié en 2004. Son nom figure aussi parmi les rédacteurs du rapport réalisé par l’école centrale du parti et publié lors du 17e congrès, intitulé « A l’assaut de la forteresse », qui détaille un processus d’ouverture politique sur une période de 12 années, accompagné par une réforme en profondeur de l’état.

Mais c’est dans le domaine de l’économie, et en particulier sur la transparence des finances publiques et l’action de l’Etat que le professeur Zhou est encore le plus tranchant. Dans son livre « réformes du système politique chinois », il critique les grands travaux d’infrastructure, engagés au détriment des dépenses sociales et d’éducation ainsi que l’opacité du processus d’élaboration du budget de l’Etat. Il écrit notamment : « les dépenses publiques chinoises sont très en deçà de celles des pays développés et leurs priorités sont chaotiques (...). Les dépenses de santé et d’éducation sont parmi les plus faibles du monde... Le taux de scolarisation décline. Dans certaines régions la situation de la santé et de l’éducation est pire qu’en 1978. Plus de 70% des Chinois sont exclus du système de pensions et les 100 millions qui en bénéficient dépendent d’une caisse en faillite, dont les dettes s’élèvent à 1300 milliards d’euros (...).Le poids de l’administration engloutit 24,7% des dépenses de l’Etat, - un record du monde à comparer avec les Etats-Unis (10%), la France (6,5%)- ».


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