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Un souffle chinois sur l’Amérique Latine

Le Brésil principale cible des investissements chinois.

C’est le Brésil qui reçoit la part du lion (38%) des près de 80 Mds de $ d’investissements chinois cumulés en Amérique Latine depuis 2005, avec presque 30 Mds de $ dont 82% sont consacrés à l’énergie et aux ressources minières, le reste étant réparti entre les transports, l’agriculture, les investissements financiers et les technologies aéronautiques et spatiales. Alors que la valeur des échanges bilatéraux à atteint plus de 83 Mds de $, et que 41,2% des exportations brésiliennes vont vers le marché chinois, Pékin est devenu le premier partenaire commercial du Brésil.

Un très large éventail de coopérations…

Se plaçant clairement en concurrence avec les offres commerciales américaines, les propositions chinoises sont multiformes et vont d’une coopération pour l’exploration du pôle sud, aux projets spatiaux en passant par des accord financiers, des coopérations dans l’aéronautique, l’espace, les transports ferrés et l’éducation, à quoi s’ajoutent des infrastructures portuaires et industrielles avec par exemple la construction à 200 km au nord de Rio d’une ville usine comprenant un chantier naval, 2500 m de quais, une aciérie, et deux usines d’assemblage, l’une d’automobiles et l’autre d’équipements de forage.

Avec le Brésil, Pékin a également conclu un accord monétaire pour libeller les échanges dans les 2 monnaies nationales à concurrence de 30 Mds de $, tandis qu’en 2011 les Brésiliens ont confirmé la construction du barrage hydraulique géant de Belo Monte sur le Xingu, un affluent de l’Amazone, où la société nationale chinoise de distribution d’électricité 国家电网公司 – Guojia Dianwang Gongsi – possédant 51% des actions du consortium qui compte aussi les Brésiliens Furnas et Eletronorte -, construit le réseau de distribution associé à l’ouvrage.

…mais la priorité reste aux hydrocarbures.

Les autres projets gargantuesques au Brésil concernent la construction d’une ligne TGV entre Rio et Sao Polo, une prise de participation dans le réseau de distribution électrique et l’achat de terres pour la culture du soja. Mais l’objectif principal de la Chine reste la participation à l’extraction des réserves offshore, qui avait conduit la Banque de Développement de Chine à accorder en mai 2009 un prêt de 10 milliards de $ à Petrobras.

Le prêt, utilisé par le pétrolier brésilien pour acheter des équipements chinois, était assorti d’un accord pour la livraison à la Chine de 150 000 à 200 000 Barils de pétrole par jour pendant 9 ans. Les chiffres qui paraissent considérables ne représentent cependant que 10% de la consommation chinoise. L’empreinte pétrolière chinoise s’est encore agrandie en 2012 quand Sinochem a investi plus de 10 Mds de $ dans 5 blocs offshores explorés par des sociétés pétrolières nationales ou étrangères (Norvège, Portugal, Espagne, Brésil).

…avec un effort pour le spatial et l’aéronautique.

L’accord signé en 2011 avec AVIC II pour la construction à Harbin, avec l’aide technologique de la compagnie Embraer des appareils chinois de la famille ERJ 135/140/145, a porté ses fruits puisque, lors du passage du président chinois, Tianjin Airlines et la Banque Industrielle et Commerciale chinoise ICBC ont respectivement passé commande de 40 et 20 60 E190 (bimoteur moyen courrier de 110 places), pour une valeur de 3,3 Mds $, avec cependant 50% de la commande de ICBC passée en mode « leasing », tandis que 20 des appareils commandés par Tianjin Airlines seront remotorisés et livrables en 2018.

Dans le même temps, la Banque Chinoise de Construction - 中国建设银行 - a confirmé l’achat annoncé en octobre 2013 pour 726 millions de $ de 72% des parts de la banque commerciale en ligne « Banco Industrial e Comercial SA ou BicBanco ». Lors de la visite de Xi Jinping, l’Eximbank chinoise a également ouvert une ligne de crédit de 5 Mds de $ au minéralier VALE dont la majorité des exportations de minerai de fer vont en Chine, pour acheter des vraquiers aux constructeurs navals chinois. L’accord comprend aussi la construction par des compagnies chinoises de voies ferrées pour acheminer le minerai brésilien vers la côte.

…et quelques méfiances et contentieux.

Mais tout ne va pas au mieux dans cette relation. D’abord, aucune mention n’a été faite du sévère contentieux entre Pékin et Brasília conséquence du refus de la Chine d’accueillir dans ses ports les minéraliers géants de Vale pourtant construits dans les chantiers navals chinois (Lire notre article La Chine et la guerre du fer).

Selon Joao Castro Neves, Directeur sud-américain du Groupe Eurasia, 1er « think tank » mondial pour l’étude des risques économiques et stratégiques, le déséquilibre du commerce bilatéral où le Brésil vend à la Chine des ressources primaires tandis que les produits chinois à bas prix envahissent le marché local, a déclenché une campagne de presse sur le thème de la destruction des emplois au Brésil par la Chine.


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