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›› Taiwan

Taïwan en pleine introspection constitutionnelle

Eric Chu, nouveau président du KMT. En arrière plan la photo de Sun Yat-sen qui fonde l’héritage chinois du Parti Nationaliste.

Près de 4 mois après la déconvenue du KMT aux élections locales de fin novembre, le parti nationaliste a pansé ses plaies et est reparti en campagne. Elu le 17 janvier dernier avec 99,61% des voix exprimées, Eric Chu, le maire du Nouveau Taipei qui était le seul candidat a été intronisé le 20 janvier comme nouveau Président en présence de Ma Ying-jeou démissionnaire. Après quoi Chu a énuméré les faiblesses du Parti à l’origine de la défaite : absence de communication avec la base et propension de l’exécutif à interférer dans le travail législatif.

En arrière plan : l’échec de la ratification de l’accord cadre sur les services avec Pékin ponctué par une sévère fronde des intellectuels, professeurs et étudiants qui occupèrent le Yuan Législatif pendant trois semaines au printemps 2014 avec le soutien du Président du Yuan Wang Jin-pyng, hostile à Ma Ying-jeou, qui s’opposa à l’expulsion par la force des occupants du parlement.

Lire notre article Taïwan : Craquements politiques dans l’accord cadre. Les stratégies chinoises en question

Échaudé, Chu a compris la leçon et a exhorté ses troupes à mesurer l’impact psychologique produit par l’accélération des relations économiques dans le Détroit sous l’égide de Ma Ying-jeou. Récemment les méfiances à l’égard du possible alourdissement de la main chinoise se sont accentuées quand, en août 2014, Pékin a, en représailles des blocages opposés au traité sur les services par le Yuan Législatif et le mouvement du « Tournesol », fait obstacle à un traité de libre échange envisagé entre Taipei et Kuala Lumpur.

Ces représailles qui ne sont pas passées inaperçues dans les milieux intellectuels de l’Île, se sont doublées d’une tentative de séduction des PME, des pêcheurs et des fermiers taïwanais contournant la classe politique de l’Île et de coups de sondes en direction des membres éminents du KMT pouvant présenter une alternative crédible au Président Ma, dont l’audience est gravement affaiblie. Ainsi le fils du président honoraire du KMT Lien Chen, Sean Lien ou Lien Sheng-wen (连胜文) 45 ans, hommes d’affaires et candidat malheureux à la mairie de Taipei en novembre, avait t-il été reçu à Pékin par le Président Xi Jinping lui-même en amont des élections.

Faiblesse des marges de manœuvre politiques dans le Détroit

A la vérité la marge de manœuvre du nouveau président du KMT est faible. Abandonner la stratégie de rapprochement avec la Chine paraît une entreprise compliquée alors que 40% des exportations taïwanaises sont dirigées vers le Continent, tandis que Pékin attend toujours que Taipei cède à ses injonctions pour ouvrir un dialogue politique dont personne ne veut dans l’Île. Mais le dilemme n’est pas seulement celui du KMT. Il se pose à toute la classe politique.

Dans la compétition qui commence pour les présidentielles de 2016, la contradiction qui pèse sur l’Île reste en effet inchangée : les Taïwanais souhaitent à la fois la détente et la prospérité que des relations apaisées dans le Détroit pourraient apporter ; mais en même temps ils redoutent que la normalisation et la multiplication des relations d’affaires noyées sous le nombre des initiatives chinoises ne conduisent à un affaiblissement de leur souveraineté de fait et à l’effritement progressif du système démocratique en vigueur dans l’Île.

Au-dessus plane le spectre d’un glissement mécanique et inexorable poussé par le poids des intérêts d’affaires vers la réunification que seule une faible minorité appelle de ses vœux.

Mais, il faut le répéter, le choc des élections locales de novembre n’a pas seulement secoué le KMT. Il oblige aussi Pékin remettre en question ses stratégies qui, en 2014, ripostèrent un peu vite aux contrariétés de la non ratification de l’accord sur les services par l’application des pressions directes dont les effets menacent de détruire les bénéfices de l’apaisement en cours depuis 2008.

Quant au DPP, il est face à un casse-tête de première grandeur : Comment rassurer l’opinion qui ne veut pas de tensions avec Pékin, sans pour autant brouiller son message indépendantiste qui constitue sa raison d’être ? Et comment développer des liens apaisés avec le Continent qui ne jure que par le « Consensus de 1992 – la reconnaissance d’une seule Chine - » alors que, précisément, la mouvance indépendantiste le rejette ?

La meilleure indication de ce malaise est qu’en répondant au Président Xi Jinping qui pose comme condition du dialogue avec le DDP la reconnaissance du Consensus de 1992 sur l’existence d’une seule Chine, Tsai Ying-wen, la Présidente du Parti élude le sujet. Et préfère parler « des trois avantages et des trois exigences de la relation dans le Détroit » : protéger la démocratie et les libertés à Taïwan ; renforcer la paix et la stabilité dans la région ; se développer à l’avantage des deux rives ; privilégier les intérêts du peuple ; faire participer les taïwanais aux décisions stratégiques ; et communiquer aux citoyens de l’Île le résultat des négociations.

Cet arrière plan de secousse politique pour le KMT et de désarroi existentiel pour le DPP qui s’accompagne d’une aggravation du sentiment d’isolement et de vulnérabilité, explique en grande partie l’appui d’une partie des élites politiques de l’Île pour refuser tout glissement constitutionnel vers un système parlementaire de démocratie indirecte et accentuer au contraire le poids du vote populaire direct ; il est également le principal non dit derrière le mouvement d’intellectuels qui, en dépit des réticences des fermiers taïwanais, prône l’adhésion rapide au Traité Trans Pacifique avec les États-Unis ; il est enfin le moteur des initiatives de l’Île pour conclure des accords commerciaux avec d’autres partenaires.

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Aux marges de la souveraineté diplomatique.

La photo montre une manifestation d’indépendantistes à Taïwan en janvier 2015. La protestation a eu lieu après que des étudiants du Continent aient provoqué un incident à Harvard. Ces derniers furent expulsés d’un séminaire pour avoir agressivement protesté contre le fait que sur les programmes Taïwan avait été désignée comme un pays et non pas comme une région de la Chine.

Alors que les dirigeants chinois ont poussé les feux politiques de la réunification, d’abord par Yu Zhengcheng, n°4 du régime très proche du président, lors de la conférence annuelle sur les Affaires taïwanaises le 25 janvier dernier à Pékin ; ensuite par Xi Jinping lui-même qui, le 4 mars dernier a, une fois de plus répété à l’Assemblée Consultative du Peuple chinois et aux représentants du Front Uni que l’abandon du Consensus de 1992 conduirait à des tensions graves – l’expression exacte était « un tremblement de terre qui ébranlera les montagnes : didong shanyao 地动山摇 » -, Taïwan a continué l’exploration des limites de sa marge de manœuvre internationale face à la Chine.

Le 6 mars, le tout récent patron du KMT et maire du « Nouveau Taipei » Eric Chu a rencontré le premier ministre de Singapour Lee Hsien-loong, avec qui l’Île avait signé un accord de libre échange le 7 novembre 2014. Après quoi il s’est rendu à Hong Kong à l’invitation de la fédération taïwanaise de l’industrie et du commerce pour assister à un forum sur les échanges entre les municipalités de Hong-Kong et Taipei. A noter que Taïwan n’a communiqué sur la rencontre de Singapour qu’après coup, ce qui indique la sensibilité du sujet et la fragilité des positions taïwanaises.

Dans la Région Administrative Spéciale, pas encore tout à fait remise de la crise des militants « d’Occupy Central » et encore sous le coup de manifestations sporadiques qui, cette fois, ne réclament plus l’application complète du suffrage universel en 2017, mais protestent contre l’afflux de chinois qui viennent faire leur shopping, Eric Chu a rappelé l’engagement des Taïwanais pour la démocratie.

A une audience composée de quelques 250 hommes d’affaire et académiciens il a – non sans une allusion aux transes politiques récentes qui rapprochèrent les protestataires de Hong Kong et ceux du mouvement du Tournesol à Taipei – indiqué que le nombre de migrants de Hong Kong vers Taipei était en 2014 passé de 1643 à 7495. Toujours soucieux de ménager Pékin, il a cependant pris soin de minimiser les causes politiques de cette migration en insistant sur le coût de la vie moins chère à Taïwan.

Le 8 mars, le représentant turc à Taïwan dévoilait que Taipei et Ankara allaient très rapidement signer un protocole d’accord destiné à renforcer la coopération entre la Turquie et Taïwan pour l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle. L’annonce fait suite à deux projets en 2014 pour aider les réfugiés syriens dans la province turque de Hatay. L’implication de Taïwan dans cette zone comprend aussi le don de 350 abris temporaires et de 1,15 million de $ pour les réfugiés regroupés au nord de l’Irak.

Enfin, le 7 mars le ministère des Affaires étrangères taïwanais rendait compte de la poursuite des négociations de pêche avec le Japon commencées le 10 avril 2013 et dont il faut rappeler qu’elles partaient d’une initiative japonaise prise dans un contexte de fortes tensions entre Pékin et Tokyo, dont Ma Ying-jeou a opportunément tiré profit. Les pourparlers concernent les modalités pratiques des pêches dans les zones contigües aux Îles Senkaku et Yaeyama (80 nautiques au sud des Senkaku), objet de fortes transes nationalistes entre la Chine et le Japon qui, depuis, ne se sont pas apaisées.

Lire notre article Ma Ying-jeou franchit une ligne rouge. Pékin accuse Tokyo de provocation

Ces initiatives diplomatiques taïwanaises, aux marges autorisées par la Chine, avaient lieu en même temps qu’un vif débat interne sur deux sujets majeurs : la participation de Taïwan au Transpacific Partnership et la modification de la constitution de l’Île dans un sens accentuant la démocratie directe. Les deux questions on un rapport direct avec la difficulté des relations avec le Continent.

Le Partenariat Trans-pacifique, contrepoids à la Chine.

Sur le Partenariat Trans-pacifique (T.P.P), Wu Rong-i président du Taïwan Brain Trust centre de recherche qui avait récemment mis en garde contre d’éventuelles initiatives pro-chinoises de la Maison Blanche à la fin de l’ère Obama, expliquait dans un éditorial publié le 26 février dernier, que le T.P.P n’était pas seulement vital pour l’économie taïwanaise, mais également pour sa sécurité. « Il est un point clé de la réduction de la dépendance de l’Île face à la Chine et les critères commerciaux très exigeants pour en faire partie excluent la participation de la Chine à court terme ».

Lire aussi L’inconfortable danse de Formose avec les empires

Mais, dans un contexte où la Chine a, en 2014, fait obstacle à plusieurs tentatives d’accords douaniers de Taïwan avec la Malaisie, les Philippines, l’Inde et l’Indonésie tous dissuadés par les menaces chinoises de fermer son marché à ceux qui manqueraient à la « discipline d’une seule Chine », d’ailleurs imposée par Pékin de manière discrétionnaire pour faire ou non pression sur Taipei en fonction de l’avancement de l’accord cadre sur les services, l’ambiance à Washington est à la prudence.

Selon Robert Orr, Président de l’Asia Development Bank, ancien Conseiller stratégique du Secrétaire Général des NU, l’affaire est trop sensible pour le Département d’État, et l’adhésion rapide de Taïwan au TPP n’est pas probable.

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Réforme constitutionnelle et séductions de la démocratie directe.

Le 2 février dernier l’ancien Président Lee Teng-hui donnait une conférence au Yuan Législatif sur la réforme constitutionnelle. Il y exhorta les deux chefs de partis Eric Chu et Tsai Ying-wen à coopérer pour la réforme de la constitution.

Le dernier sujet ayant récemment suscité d’importants débats internes est la réforme de la Loi Fondamentale dont certains proposent d’en accentuer le caractère de démocratie directe. Il faut voir ces réflexions d’abord comme une conséquence du désamour des Taïwanais pour le Yuan Législatif et la démocratie représentative. Un sondage effectué au début de l’année par le Commonwealth Magazine – 天下雜誌 - n’accordait que 9% de soutien populaire aux parlementaires de l’Île, dont les querelles internes étaient par ailleurs considérées comme la deuxième menace la plus grave pour la société après la faiblesse de l’économie.

L’effondrement de la popularité du Yuan Législatif prend aussi racine dans la séquence de ratification avortée de l’Accord Cadre sur les services qu’une partie de l’opinion et nombre d’universitaires qui soutenaient les protestataires étudiants de mouvement dit du tournesol avaient jugée à la fois opaque et précipitée. Dans ce contexte, les modifications constitutionnelles envisagées portent sur la facilitation des procédures de destitution ou de révocation par pétition et référendum des personnels politiques que nombre de politiques considèrent trop contraingnantes.

Le 14 février, l’Île a été le théâtre de l’échec pour quorum insuffisant d’une procédure de destitution à l’encontre du député KMT Alex Tsai. Ce dernier était accusé d’avoir, pour expliquer la défaite aux élections locales de Sean Lien dont il était directeur de campagne, lancé une cabale insultante contre le président Ma Ying-jeou et le président du Yuan Législatif Wang Jin-pying. Bien que 97,22% des votes se prononcèrent en faveur de la destitution, la procédure n’a pas été validée, le quorum de 50% des votants dans la circonscription appelée à se prononcer n’ayant pas été atteint. Mais, pour le porte parole du DPP, Cheng Yun-peng, en dépit de l’échec, l’événement qui a démontré la puissance des mouvements civiques taïwanais était historique.

Lee Teng-hui, héraut de l’indépendance et de la démocratie directe.

Le 2 février dernier, Lee Teng-hui (92 ans) a dans un discours au Yuan Législatif fait peser sa réputation en faveur d’une révision constitutionnelle. Premier président de la République de Chine élu au suffrage universel en 1996, issu du KMT mais qui devint plus tard un des plus radicaux avocats de l’indépendance de l’Île contre la Chine, il est resté le chef spirituel du Parti pour la Solidarité des Taïwanais (Taiwan Solidarity Union ; en Chinois : Taiwan Tuanjie Lianmeng 台灣團結聯盟), fondé en 2001. Au printemps 2014, il avait clairement soutenu les étudiants qui occupaient le Yuan Législatif. (Lire : Taïwan : Craquements politiques dans l’accord cadre. Les stratégies chinoises en question)

Son discours au Yuan Législatif fut une très violente critique contre la classe politique taïwanaise et le président Ma Ying-jeou traité d’incapable. Constatant, l’état de l’Île marqué par le recul de l’économie, de graves inégalités sociales, la défiance envers la démocratie et le poids grandissant d’une oligarchie ayant accaparé le pouvoir politique et les bénéfices du rapprochement entre les deux rives du Détroit, il appelait lui aussi à une réforme de la constitution.

Prenant parti dans le débat sur la démocratie directe en suggérant d’assouplir les conditions d’un référendum populaire et notamment de réviser l’article 12 qui en fixe les préalables, il a mis en garde contre les risques d’une dérive autoritaire posés par la désaffection des électeurs pour le système démocratique. La révision constitutionnelle devait précisément réconcilier les citoyens avec la démocratie.

Il fallait réduire la centralisation du pouvoir, supprimer les Yuan de contrôle et des examens, réformer le système électoral pour ajuster les votes au nombre de députés, améliorer les procédures de contrôle de l’exécutif y compris du Président, renforcer la séparation des trois pouvoirs - une exigence que l’actuel chef de l’État avait négligée - imposer une meilleure éthique aux médias, améliorer la participation des Taïwanais à la vie publique et abaisser l’âge des électeurs à 18 ans. En bref, le vieux Président estimait qu’à Taïwan l’esprit démocratique avait perdu son élan initial et qu’il convenait de le ressourcer par une réforme de la loi fondamentale.

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Le statu-quo en question. Risque de tensions.

Dans l’Île, une partie de la classe politique estime que l’empressement du KMT à développer sans contrôle parlementaire les relations dans le Détroit fut à l’origine de la perversion de l’esprit démocratique. Dans ce contexte, la vision qui relie les pressions chinoises pour la réunification aux transes politiques taïwanaises marquant l’affaiblissement de la démocratie, rejoint celle des analystes pour qui l’apaisement entre Taïwan et le Continent a atteint son apogée : les relations, mises sous tension par la défaite du KMT et l’impatience de Pékin allaient désormais entrer dans des eaux plus agitées.

Ce point de vue qui rassemble des courants de pensée à Taïwan et aux États-Unis, constate la détermination de la Direction chinoise à engager le dialogue politique pour la réunification – « nous ne pouvons pas laisser la question aux génération futures » avait dit le Président Xi Jinping en octobre 2013. Dès lors il est légitime de s’interroger sur les chances de préserver l’apaisement dans le Détroit dans la mesure où les élites taïwanaises ne veulent ni entendre parler de dialogue politique avec le Continent ni du schéma « Un pays deux systèmes » que le Parti Communiste chinois entend, sans esprit de recul, mettre en œuvre dans l’Île.

L’opinion rejette le rapprochement politique.

A cet égard le sondage effectué en début d’année par le Common Wealth Magazine déjà cité ne laisse pas de doute sur le refus de l’opinion d’un rapprochement politique avec la Chine.

S’il est vrai que le mouvement du tournesol a, selon Wu Chin-en chercheur à l’Académie Sinica, profondément divisé la société tandis que 47% des Taïwanais appuient le développement des relations économiques dans le Détroit sous certaines conditions, le pourcentage de ceux qui ne souhaitent pas envoyer leurs enfants étudier sur le Continent a bondi à 70%, en hausse de 10% par rapport à janvier 2014. Le rejet est particulièrement prononcé chez les jeunes : alors que 50% des adultes accepteraient de travailler en Chine, dans la classe d’âge des 20 à 29 ans, seulement 20% seraient prêts à sauter le pas.

Mais il y a plus. Les auteurs du sondage identifient un affaiblissement de l’ancien attachement au « statu-quo » et un renforcement du sentiment d’identité taïwanaise prévalant sur le sentiment d’appartenance à la Chine. Ils sont maintenant 62% à se considérer d’abord comme « Taïwanais », un pourcentage resté stable depuis plusieurs années.

En 2014, les incidents de Hong Kong autour du mouvement « Occupy Central » ont aggravé la méfiance de l’opinion envers le système chinois. Quand on demande aux Taïwanais si la formule « un pays deux systèmes » serait appropriée pour l’Île, 81% répondent par la négative. Chez les 20 - 29 ans, cette proportion atteint 89%.

Selon Wu Chin-en, l’enquête montre que les relations dans le Détroit ne peuvent être qu’économiques et commerciales. Toute tentative pour dépasser ces limites serait vouée à l’échec et porteuse de crise. Cette contradiction hante actuellement la classe politique qui pressent un tournant funeste dans la relation.

C’est bien la raison pour laquelle, même le Parti Indépendantiste tente de mettre de l’eau dans son vin. La seule force politique qui reste attachée à l’identité indépendante de l’Île échappant à l’ombre politique du Continent est le TSU auquel est lié l’ancien Président Lee Teng-hui. Depuis 1995 ce dernier constitue un très sérieux irritant pour le Parti Communiste chinois.

On comprendra que l’exaspération de Pékin est d’autant plus forte que l’homme avait commencé sa vie d’adulte en 1944 (il avait 21 ans) par une expérience dans l’armée japonaise où il a servi comme officier subalterne dans une unité d’artillerie anti-aérienne à l’époque où l’Île était occupée et administrée par l’empire nippon suite à la cuisante défaite des Qing contre le Japon en 1895.

 

 

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