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›› Politique intérieure

À la mémoire de Fang Lizhi

Au cœur des luttes politiques. Sous la protection de Washington.

Astrophysicien reconnu, Vice-président de l’Académie des Sciences et Techniques de Hefei, dans l’Anhui, à 450 km à l’ouest de Shanghai, Fang Lizhi, également connu à l’étranger où il donnait des conférences, s’était après 1985 signalé par son franc-parler à la presse. Au nom de la responsabilité de vérité qui incombe aux intellectuels, il prônait dans des interviews reproduites dans les journaux anglais, la mise en œuvre de réformes politiques et dénonçait les dysfonctionnements du Parti unique.

Il fut lui-même l’un des prétextes de la très grave fracture survenue au cœur même du pouvoir, puisque Hu Yaobang, le Secrétaire Général libéral, nommé en 1981, fut relevé de son poste en 1987 par Deng, précisément parce qu’il avait refusé d’expulser Fang Lizhi du Parti. Le tout, dans un contexte où le clan des conservateurs sonnait l’alarme, accusant le professeur d’avoir été, en 1986, à l’origine de la contestation des étudiants à l’université de Hefei.

Après Tian An-men, Fang, menacé, se refugia à l’ambassade des Etats-Unis, où il séjourna durant plus d’une année sous la protection de Washington. Le 25 juin 1990, il fut extrait de Chine vers Londres à bord d’un C-135 de l’US Air-force, à la suite de négociations entre le Président Bush et Deng Xiaoping par l’entremise de Kissinger.

Mais un premier marchandage de Deng Xiaoping avait d’abord échoué. Le « Petit Timonier » avait en effet tenté d’obtenir sans succès la fin des sanctions américaines après Tian An-men et un retour à la normale des relations diplomatiques, en échange de la libération de Fang. Finalement, Fang Lizhi raconte dans un article publié le 23 juin 2011 dans la New-York Review of Books, que Pékin accepta la monnaie d’échange japonaise, moins compromettante pour Washington. Le Parti le laissa donc partir, avec son épouse Liu Shuxian, contre la promesse de Tokyo d’accorder de nouveaux prêts destinés à financer le développement de la Chine.


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