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›› Chronique

Ambiguïtés sino-pakistanaises

Brèves.

Méfiances indiennes.

Le 19 avril dernier, le journal Indian Defense Review publiait un article décrivant sur un ton inquiet, auquel se mêlait aussi une bonne dose d’amertume, les avancées chinoises en Afghanistan, autour de la mine de cuivre d’Anyak - 240 millions de tonnes de réserves estimées - située à 40 km au sud-est de Kaboul, dont l’exploitation a été attribuée à China Minmetals pour le prix exorbitant de 3 Milliards de $, contre lequel aucune société internationale n’a été en mesure de surenchérir.

A défaut, 15 compagnies indiennes visent la mine de fer de Hagijak, dans les provinces de Bamiyam, Wardak et Parwa. Mais, là aussi, les Indiens estiment avoir une série de handicaps vis-à-vis des Chinois, puisque le retour au pouvoir des Talibans probable après le départ des troupes de l’SAF, leur interdirait d’opérer, alors que Pékin, ayant préservé ses liens avec la faction radicale, serait mieux placée.

L’auteur exprime d’autant plus son amertume que, dit-il, l’Inde a investi 1 Mds de $ en aides diverses réparties dans ces projets allant de barrages hydroélectriques, à la santé et l’éducation, en passant par distribution d’énergie, les télécoms et les infrastructures routières.

La conclusion de l’article est désabusée : « la Chine a toujours saisi les opportunités avec agressivité. Elle a déjà damé le pion aux sociétés indiennes en Afrique. Il est maintenant temps de se mettre en mesure de contrer les Chinois en Afghanistan ».

Nouvelles tensions en Mer de Chine du Sud.

Le 1er juin Manille a convoqué le chargé d’Affaires chinois aux Philippines pour protester contre de nouvelles constructions chinoises sur des îlots des Spratleys, situés à 200 miles au large de la province de Palawan.

Cet épisode faisait suite à un autre incident ayant eu lieu le 29 mai avec le Viet Nam, dans la partie occidentale de la Mer Chine, dans une zone de recherche pétrolière, située à 200 miles au nord-est de Cam Ranh, où Hanoi se plaint du harcèlement des gardes-côtes chinois.
On le sait, Pékin revendique toute la mer de Chine du Sud et prend ombrage des explorations d’hydrocarbures en cours qu’elle veut contrôler, sous la forme d’accords de développements conjoints systématiques, au grand dam des pays riverains, également inquiets de la montée en puissance de l’APL.

Les tensions ne sont pas nouvelles. Les relations avec le Viet Nam, par exemple, sont jalonnées d’incidents meurtriers, ayant accompagné l’extension régulière des zones maritimes contrôlées par la Chine depuis 1947. Aujourd’hui encore les garde-côtes chinois arraisonnent des chalutiers vietnamiens (400 en 2010) dont les équipages ne sont libérés que contre rançon.

Les tensions sont d’autant plus fortes que les ressources estimées en pétrole et gaz sont importantes, dans une conjoncture où, dans toute la zone, les besoins explosent. Les enjeux de ressources se traduisent par la présence de compagnies pétrolières dont Exxon (USA), Shell Philippines, Petro Vietnam, Talisman (Canada), Philex (Philippines), ayant reçu des licences d’exploration, que la Chine conteste, tout en se livrant elle-même à des explorations dans des zones revendiquées par d’autres.

Mais après les tensions de 2010, l’heure semble aux tentatives de conciliation, dont Washington espère être l’arbitre : « Nous sommes une nation du Pacifique et nous le resterons. Nous demeurerons engagés », rappelle le Ministre de la Défense américain, Robert Gates, tandis que la Maison Blanche espère une conciliation avec la Chine.

Rien n’est moins sûr. De son côté, le ministre de la défense chinois, inquiet des retombées négatives des revendications de Pékin, faisait la tournée de quelques uns de ses homologues de l’ASEAN, à Djakarta, Manille et Singapour, en évitant cependant Hanoi, une occurrence qui ne présage rien de bon.

Porte avions chinois.

Shi Lang 施琅, c’est ainsi qu’aurait été baptisé le futur porte avions chinois, aujourd’hui à l’ancre dans le port de Dalian, du nom de l’amiral du XVIIe siècle ayant conquis Taïwan. Le bâtiment, sur lequel les chantiers navals travaillent depuis 10 ans, est le Varyag (67 500 tonnes), acheté à l’Ukraine en 1998 et rénové. Rien n’a cependant filtré sur la date de mise en service ni sur le port d’attache du bâtiment, dont certains estiment qu’il pourrait être proche de Sanya au sud de l’ile de Hainan

L’arrivée d’un tel navire en Mer de Chine ne bouleversera pas immédiatement les équilibres stratégiques, mais constituera un symbole et un marqueur des intentions de Pékin, liées non seulement à ses revendications en Mer de Chine, mais surtout à sa détermination à défendre bec et ongles sa souveraineté sur Taïwan.

La mise en œuvre d’un porte-avions - dont la maîtrise demandera cependant des délais - rapprochera la Chine de la capacité de s’assurer la maîtrise de l’espace aérien au-dessus du Détroit, condition nécessaire sinon suffisante d’une action militaire contre l’Ile.

Presque simultanément, le Global Times, publiait le 24 avril une photo du J-15, appareil dérivé du SU-33 ukrainien, futur chasseur « navalisé » devant équiper le PA. La photo semblait indiquer que l’appareil serait prêt à subit les tests en vol. Un processus long et difficile qui pourrait prendre plusieurs années.


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