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Chine – Afrique, une autre vision

Une relation ancienne et exemplaire.

Il est vrai que la Chine n’est pas une nouvelle venue en Afrique de l’Est. En 1972, pas encore tout à fait sortie de la Révolution culturelle, elle finançait déjà la route entre Wereta et Weldiya (200 km), 500 km à l’Ouest de Djibouti ; entre 1998 et 2004, elle participait à hauteur de 15% à la construction du périphérique routier d’Addis-Abeba. La croissance des années 80 allait augmenter les investissements chinois, mais pas toujours dans le sens des stéréotypes. Les pétroliers de CNPC explorèrent la zone, concède Deborah Brautigam, mais ils le firent par contrat, au nom de donneurs d’ordre éthiopiens et n’en retirèrent aucun bénéfice.

S’il est un pays où la stratégie chinoise fait contraste avec celle développée en Angola, où les prêts accordés pour la construction d’infrastructure sont remboursés par des concessions d’exploitation de gisements pétroliers, c’est bien l’Ethiopie.

Le fonds de développement sino-africain créé en 2006 aide les investissements privés chinois, non pas comme ailleurs en appui de leur pénétration du marché, mais uniquement en fonction de leurs performances ; le groupe de télécom ZTE, concurrent de Huawei et associé aux banques chinoises a accordé 1,5 Mds de $ de crédit aux opérateurs et équipementiers pour développer la téléphonie mobile et la connexion 3G dans tout le pays, tandis que l’autoroute Addis-Abeba – Djibouti est financée par un prêt de 600 millions de $ à rembourser par les revenus du péage sur 20 ans.

Enfin, tout en finançant les clients des sociétés chinoises, l’Eximbank a aussi ouvert des lignes de crédit pour la construction de cimenteries et du réseau de distribution d’électricité, et - fait rare en cette période de concurrence commerciale exacerbée - préfinancé les exportations vers la Chine des semences agricoles éthiopiennes.

Ces prêts qui illustrent le slogan du Parti d’une politique de développement « gagnant – gagnant », sont désignés par les Chinois comme des crédits exemplaires pour une coopération bénéficiant à toutes les parties : la compagnie chinoise décroche le contrat ; l’Ethiopie développe l’agriculture et son commerce, tandis que les paysans obtiennent un marché d’export : « 互惠贷款 – hu hui dai kuan ».


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