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Gaz, pétrole, charbon, l’empreinte carbone et les énergies renouvelables. Décryptage

La saga chinoise des panneaux solaires.

A début des années 2000, conscients de la croissance de la demande globale en panneaux solaires dont il faut rappeler qu’en Europe elle était autant subventionnée qu’en Chine, les pouvoirs publics chinois placèrent le secteur dans la liste de leurs priorités industrielles accordant des aides aux producteurs sous forme de crédit au développement et d’assurances à l’export.

Conséquences des aides publiques accordée par la Banque Chinoise qui avait ouvert une ligne de crédit de 30 millions de $ et par l’effet du nombre, la production chinoise de panneaux s’installa au cœur du marché mondial au point qu’en 2007 la Chine devint le n°1 de la production globale avec 27% du marché. Dans un analyse parue le 7 février dernier dans « The Diplomat », Samuel Corwin explique qu’à la faveur de la crise de 2008 et profitant du manque d’intérêt des banques occidentales pour le secteur, la part chinoise du marché mondial gonfla à 60% en 2011.

Mais les taxes imposées par l’UE et les États-Unis qui tentent désespérément de limiter l’influence chinoise sur le secteur, eurent pour conséquences directe d’orienter la production vers les destinations non taxées comme l’Inde et le Japon (respectivement 30,9% et 17,2% des exportations) et le marché intérieur chinois par le truchement de projets nationaux subventionnés comme le projet global baptisé « Soleil d’or -金太阳示范工 » dont la mise en œuvre aboutit à l’explosion de la puissance installée des panneaux solaires passée entre 2011 et 2016 de 3,3 à 76,5 GW.

En 2017, l’élan n’a pas faibli avec, en Chine, 70% des installations globales de chauffage de l’eau par panneaux solaires et une puissance installée additionnelle de 52,83 GW, soit 50% de la nouvelle puissance installée globale. L’effort a placé la Chine en tête des pays équipés avec une puissance installée mondiale à 100 GW, qui, selon la Commission Nationale pour la Réforme devrait être portée à plus de 200 GW en 2020, soit deux fois l’objectif du 13e plan. Toutefois, au milieu des hyperboles à la mode, il est important de rappeler qu’en 2017, la part des panneaux solaires dans la production d’électricité est restée à peine supérieure à 1%.

Enfin, s’il est vrai que la planification envisage de porter la puissance installée en 2050 à 1300 GW, il est permis de douter de la crédibilité des nouveaux objectifs, puisqu’avec nombre d’aides publiques en attente de paiement causant des difficultés budgétaires à plusieurs fabricants, le secteur en situation de surproduction depuis le ralentissement de la demande industrielle, est, de surcroît, comme l’éolien, en proie à des difficultés techniques de raccordements des champs de production au réseau électrique.

Preuve qu’il s’agit là d’une vulnérabilité majeure, cette lacune technique était, le 24 janvier dernier, au cœur des accusations de la justice américaine contre le groupe Sinovel, n°1 chinois des fabricants de turbines d’éoliennes soupçonné d’avoir dérobé des logiciels de régulation et de connexion au réseau électrique développés par la société américaine AMSC.

*

L’autre secteur faisant la une de l’actualité des énergies renouvelables et de la baisse des émissions de CO2 est celui des véhicules électriques où, avec 6 des 10 plus gros constructeurs mondiaux, tous ayant des coopérations avec des partenaires étrangers, la Chine prévoit de produire en 2040 120 millions de voitures par an, ce qui pourrait représenter 40% de la production mondiale.

L’engouement chinois pour les voitures électriques.

Le secteur a le vent en poupe à la fois pour des raisons politiques, technologiques, écologiques et commerciales. Ayant déjà produit des champions mondiaux des panneaux solaires et des turbines d’éoliennes au milieu des controverses sur son respect aléatoire du marché de la propriété intellectuelle, Pékin ambitionne également de placer ses constructeurs en tête du marché des véhicules électriques avec, si possible, des technologies purement chinoises, débarrassées de la contrainte des « royalties ».

Alors que la Chine est désignée comme l’un des grands pollueurs de la planète, régulièrement frappée par des pics de pollution des grandes villes dont les images sont diffusées partout dans le monde, le gouvernement, régulièrement mis sur la sellette par la population obligée de porter des masques souvent pendant plusieurs semaines, voit ses efforts pour la voiture propre comme le gage public de ses efforts pour l’assainissement de l’atmosphère des grands centres urbains.

Le pouvoir considère enfin le développement accéléré des véhicules électriques comme une manière spectaculaire d’affirmer à la face du monde le sérieux de ses politiques écologiques, d’autant qu’économiquement l’entreprise est prometteuse à la fois par l’ampleur du marché chinois et la propension de la classe moyenne à consentir d’importantes dépenses pour acheter les modèles les plus chers, les plus sophistiqués et les plus récents.

Le « plafond de verre » de l’autonomie.

Dans un marché global de 1,2 millions de véhicules vendus en 2017, dont près de 50% étaient chinois (3,3% du marché local), avec 102 000 unités vendues en Chine au cours du seul mois de décembre 2017 - en hausse de 130% par rapport à décembre 2016 -, 5 modèles parmi d’autres tiennent le haut du pavé dans le pays, dans l’ordre de leur implantation sur le marché, en dépit de performances d’autonomie encore peu attractives comprises entre 70 et 200 km.

1) BAIC-EC (10 000 unités par mois vendues en 2017) proposé par Beijing Automotive Industry Corporation – 北京汽车- avec une autonomie de 200 km (comparable aux modèles Toyota ou Mercedes, mais très en-dessous du modèle S de Tesla à 600 km d’autonomie. ;

2) Chery eQ. Un des pionniers chinois des électriques, Chery qui avait remporté trois récompenses en 2011, 2012 et 2013, revient sur le marché avec le modèle eQ (5650 ventes en décembre) ciblant le marché des déplacements urbains avec, lui aussi, une autonomie de 200 km ;

3) SAIC Wuling E100 « Baojun » petite urbaine à 2 places (5540 ventes en décembre) avec une autonomie de 150 km proposé par (Shanghai Automotive Industry corporation – SAIC - 上海 汽车) ;

4) BYD Song PHEV, hybride (4643 ventes en décembre 2017, meilleure performance en 5 mois) ; 5) BYD Qin PHEV, (4543 ventes en décembre 2017) tous deux avec seulement 70 km d’autonomie).


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