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Investissements Directs à l’étranger (I.D.E), une radiographie de l’influence de la Chine

Radiographie des investissements chinois dans le monde. (1)

Le « Think Tank » conservateur Heritage Foundation basé à Washington publie sur son site en ligne une très utile synthèse interactive des investissements chinois à l’étranger passés de 18 Mds de $ en 2005 à près de 130 Mds de $ en 2012. Au cours de cette période le total cumulé des investissements chinois (stock) s’élève à plus de 688 Mds de $. (A noter que ces données dépassent nettement ceux de l’OCDE qui chiffrent les IDE chinois en 2012 à 63 Mds de $).

Les auteurs disent avoir utilisé les chiffres officiels chinois se rapportant à plus de 400 investissements rendus publics dans la période allant du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2012.

Le document comptabilise également les 250 contrats de construction signés par des entreprises chinoises dont l’empreinte économique est significative dans les pays où ils s’appliquent. Enfin il fait état d’une centaine de projets ou transactions chinois ayant rencontré des problèmes au cours de leur mise en œuvre.

Comparés au flux annuel des investissements extérieurs dans le monde, le flux chinois calculé depuis l’année 2005 – 86 Mds de $ - ne représente encore que 6% du total, évalué à 1400 mds de $, contre 29,8% pour l’UE, 25% pour les États-Unis et 8% pour le Japon.

FDI IN FIGURES.

Si on se limite à l’ASEAN le flux chinois est de 3,5 Mds de $ par an contre 8,2 Mds de $ pour les États-Unis, 9,8 Mds $ pour le Japon et 6 Mds pour l’UE.

Foreign direct investment net inflow to ASEAN from selected partner countries/regions

Aux États-Unis même, la part des investissements chinois, qui pourtant attirent souvent la méfiance des médias, est dérisoire puisqu’elle ne représente que 50 Mds de $ sur un stock total de 60 000 Mds de $.

En Afrique, que les médias identifient à la fois à raison comme une destination privilégiée de la Chine mais parfois, souvent de manière excessive, comme une cible de prédation, le stock des investissement chinois cumulés de la Chine ne représente que 5% du total.

Il est cependant exact que le flux annuel s’accélère puisqu’en 2012 il a représenté 24% du flux total (12 Mds $ sur les 50 Mds $ investis en Afrique au cours de cette année). Sur ce continent comme ailleurs, quand les groupes chinois ne peuvent avoir accès aux ressources d’hydrocarbures et minières, déjà monopolisées par d’autres, la Chine investit dans des travaux d’infrastructure (routes, voies ferrées, barrages hydroélectriques) ou dans des projets industriels.

Le document nous apprend aussi que sur les 688 Mds investis à l’étranger par la Chine, 45% ont été consacrés à l’énergie et 15% aux ressources minières hors pétrole et gaz. Le reste des investissements se répartit entre les transports (14%), les contrats de construction et l’immobilier (8%), les investissements financiers hors bonds du trésor américains (5%), la quête de technologies (2%) et une rubrique « divers » (2%).

L’Amérique du Nord, l’UE et l’Australie, cibles privilégiées des IDE chinois

Les principales cibles étatiques ou semi étatiques - comme l’UE - des investissements chinois sont au nombre de 4 :

1) L’Australie : 58,2 Mds de $ dont la presque totalité – 92% - va à l’énergie et aux mines),

2) L’Union Européenne : 56, 6 Mds de $, où on note 4 destinations majeures : la Grande Bretagne (17,8 Mds de $ - 31% -), la France (9,2 Mds de $ - 16% -), la Grèce ( 6,6 Mds de $ - 11,6% - ) et l’Allemagne (4,9 Mds de $ - 8% - ) ;

3) Les États-Unis : 56 Mds de $, répartis en investissements financiers – hors bonds du trésor - 35% -, énergie - 27% -, immobilier, contrats de construction 10% , agriculture - 8% -, technologies - 5%- , transports 4%) ;

4) Le Canada : 37,6 Mds de $ où la presque totalité est investie dans l’énergie (88%) et les ressources minières (8%). Ces 4 destinations accueillent près de 31% des IDE chinois.

Si on s’intéresse de plus près aux investissements dans les pays de l’UE, on constate que 6,7 Mds $ ont été consacrés à la quête de technologies (11%) ; 12,67 Mds $ à l’énergie et aux ressources minières (22%), dont 4 milliards sont allés à l’électricité portugaise et 4 autres dans le Groupe français GDF – Suez (ces 2 investissements représentent 14% de la totalité des engagements chinois dans l’UE).

Par ailleurs 6,4 Mds $ ont été investis dans le secteur des transports essentiellement en Grèce avec la prise de contrôle par COSCO, le géant chinois du fret maritime, d’une partie du port du Pirée (11% de la totalité des investissements dans l’UE). Enfin, 4,2 Mds $ ont été consacrés à des investissements financiers (7% du total) – Note : ce chiffre est sous évalué, les États de l’UE ne dévoilant pas les investissements étrangers dans le secteur financier.

En France la Chine a investi 9,2 Mds $ depuis janvier 2005 dont 73% ont été consacrés au secteur de l’énergie (GDF- Suez). Le reste est réparti entre le secteur des transports, l’agriculture, les technologies et une série d’investissements dans l’agroalimentaire (groupe Aoste), les domaines viticoles et bientôt les loisirs avec l’OPA lancée avec Axa PE par le groupe Fosun, entré au capital du club en 2010, pour prendre le contrôle du Club Med.

La Chine s’engage aussi à la périphérie de l’Union Européenne dans une approche circulaire à la manière de l’antique jeu de go qui vise à conquérir un espace. Ainsi elle est présente en Suisse : 8,9 Mds $ dans le secteur énergétique ; en Turquie : 6,4 Mds investis à 67% dans l’énergie, le reste à parts égales dans les transports et les contrats de construction ; en Norvège : 4,5 Mds $ répartis dans l’énergie et l’industrie légère ; en Suède : 2,7 Mds $ investis dans les infrastructures de transport ; en Biélorussie : 2,6 Mds $ dans les transports, les contrats de construction et l’agriculture, en Ukraine : 2,4 Mds de $ dans les infrastructures de transport, en Géorgie : 1 Mds $ investis à 63% dans l’énergie et à 30% dans les contrats de construction.


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