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›› Politique intérieure

L’ANP 2012, testament politique de Wen Jiabao

Notes de contexte.

Misères et espoirs des perspectives de démocratisation.

Une décision du ministère de la justice datant du 21 mars oblige les avocats qui renouvèlent leur licence à jurer fidélité au Parti. Le serment imposé aux avocats s’énonce comme suit : « Je jure d’accomplir fidèlement la mission sacrée du socialisme aux caractéristiques chinoises et de rester loyal à la Patrie, au peuple et aux dirigeants du Parti ».

Le porte parole du ministère a justifié la mesure en expliquant que « le serment d’allégeance au Parti était nécessaire pour confirmer la loyauté des avocats au « socialisme aux caractéristiques chinoises » et pour améliorer leur éducation idéologique. »

Cette tendance à contrôler les avocats, qui s’exprime pour la première fois avec autant de netteté, s’inscrit radicalement à contre courant d’une évolution de l’appareil judiciaire et des procédures vers plus d’indépendance. Elle souligne les obstacles à une ouverture politique du Régime et place clairement le ministère de la justice dans le clan des conservateurs, de la mouvance Wu Bangguo et Zhou Yongkang. Il est probable qu’elle provoquera des tensions entre le pouvoir, les avocats et les défenseurs de la démocratie en Chine.

Cette mesure a été adoptée à peine une semaine après que l’ANP ait révisé le code pénal sur les détentions provisoires. La nouvelle loi limite les prérogatives de la police dans les cas d’assignation à résidence et de détention provisoire, où la police est désormais obligée de prévenir la famille. En Chine la plupart des avocats des droits de l’homme doutent que ces nouvelles dispositions seront correctement appliquées.

Les dernières promesses de Wen Jiabao.

Au cours de sa conférence de presse, Wen Jiabao a promis de faire avancer quelques uns des dossiers les plus sensibles encore en suspens comme la consolidation de la propriété foncière des paysans, l’aide aux plus démunis (200 millions aux revenus inférieurs à 1,5 $ par jour), la hausse des dépenses d’éducation, aujourd’hui encore située en moyenne à 25% en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, ou la poursuite des efforts pour ramener les prix immobiliers à des niveaux acceptables pour la classe moyenne. Il a aussi promis d’augmenter la marge de fluctuation de la monnaie.

Plusieurs de ces promesses renvoient aux tensions posées par l’accumulation des responsabilités sociales et éducatives non encore assumées par l’Etat chinois. A côté des exigences du renflouement du budget de l’éducation, pèsent aussi celles de la santé publique, où les investissements de l’état sont au moins 6 fois inférieurs à ceux des pays de l’OCDE (source Banque Mondiale), et dont la faiblesse constitue aujourd’hui un des principaux obstacles à l’augmentation de la consommation intérieure.

Quant à l’immobilier, les prix des logements ont baissé depuis 2012 dans 72 des 100 villes couvertes par l’indice China Real Estate Index System (CREIS) (Bulletin économique de la Mission Economique et Financière de l’Ambassade de France) -. L’Académie des Sciences Sociales estime que les prix pourraient baisser de 5,3% en 2012. Cette chute reste en deçà des espoirs du gouvernement, par ailleurs placé sous la pression de développeurs, pour alléger les mesures de restriction du crédit.

S’agissant de la fluctuation du Yuan rien n’indique qu’elle s’élargira au-delà de la marge actuelle. Malgré les pressions à la hausse, la plupart des responsables financiers chinois ont indiqué que le mouvement continuera au même rythme. Le 27 décembre dernier, le secrétaire d’état américain au trésor Geithner a accusé la Chine de freiner l’appréciation de la monnaie chinoise.

En 2011 le Yuan s’est apprécié de 5,1% face au dollar et de 8,4% depuis le 18 juin 2010, date de l’abandon de la parité fixe après la crise. Depuis le 21 juillet 2005, date du premier abandon de la parité, le Yuan s’est apprécié de 22,3%, soit au rythme moyen de 3,6% par an. Il est peu probable que ce rythme sera accéléré. Un mouvement inverse est même possible si les tendances actuelles de fuite des capitaux et de baisses de réserve de change se confirmaient.

L’adoption du Yuan comme monnaie de réserve internationale se heurte toujours à son inconvertibilité. C’est ce qu’a confirmé Christine Lagarde qui a incité la Chine à « consolider son économie de marché ». S’il est vrai que la proportion des échanges avec la Chine libellés en Yuan augmente vite, ils ne comptent encore que pour 6% des échanges.


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