›› Lectures et opinions
Vu de Chine, et il semble que l’UE s’est trop vite alignée sur la position américaine, tandis que les seules marges de négociation qui subsistent sont défendues par la Chine et la Russie.
Pekin et Moscou sont à juste titre convaincus que l’appel à l’article 7 de la Charte ferait entrer dans un cycle néfaste de tensions - sanctions - réactions qui, avec l’appui du nationalisme iranien, conduirait probablement à un raidissement général, avec d’importants risques de conflits, l’aggravation de la fracture avec le monde islamique et, presque certainement, à la nucléarisation militaire de l’Iran.
Car Téhéran n’est pas Bagdad...
L’Iran ne s’est pas rendu coupable d’une agression hors de ses frontières ; il a au contraire lui-même été agressé par un Etat jadis soutenu par l’Occident ; il dit vouloir seulement développer la filière nucléaire civile, à laquelle il a droit ; il constate que l’armement nucléaire d’Israël est tacitement accepté et que Washington, dont la marine a, lors de la deuxième guerre du Golfe, abattu par erreur un de ses avions de ligne, n’hésite pas à coopérer avec l’Inde, état transgresseur.
Utilisant toutes ces « injustices », le pouvoir à Téhéran s’applique habilement à rallier l’opinion musulmane, faisant oublier ses années de sponsor du terrorisme, présentées comme des réactions aux humilitations qui lui ont été infligées.
On peut bien sûr être animé par le souvenir des pertes occidentales au Liban et souhaiter leur juste vengeance. Il n’en ressortirait rien que des tensions nouvelles et probablement le raidissement de l’Iran, assorti d’une accélération du programme militaire.
Les options militaires de « premptive strikes » resurgiront, y compris l’option nucléaire. La France en a elle-même évoqué la possibilité (récemment rejetée par le premier ministre), lors du discours de l’Ile Longue, tandis qu’aux Etats-Unis l’affaire est débatue sérieusement, même si elle est, là aussi, officiellement régulièrement démentie.. Tony Blair vient de se désolidariser de
cette option.