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›› Editorial

L’obsédant héritage de Hu Yaobang

La conscience politique du régime.

Longtemps mis sous le boisseau, les mânes de Hu Yaobang avaient d’abord resurgi le 18 novembre 2005, quand au cours d’une cérémonie discrète, 300 membres du Parti triés sur le volet avaient commémoré le 90e anniversaire de sa naissance. Depuis, chaque année, l’obsédante mémoire n’en finit pas de hanter la classe politique chinoise. Tout indique que son écho ne faiblit pas.

En avril 2010, Wen Jiabao qui, en 1986, était Secrétaire Général adjoint du Comité Central quand Hu Yaobang était n°1 du Parti, lui consacra un article élogieux publié dans le Quotidien du Peuple, louant sa clairvoyance, sa proximité avec les déshérités, son amour de la vérité, et à l’inverse, sa haine des scléroses et des opacités bureaucratiques (Lire aussi 再回兴义忆耀邦 (Zai Hui Xingyi Yi Yaobang)).

L’exemple fut suivi par des douzaines d’articles dans la presse chinoise à la gloire de celui qui, jusqu’en 1987, avait été à l’origine de la réhabilitation politique de milliers de Chinois persécutés pour « leurs idées contre révolutionnaires et bourgeoises ».

En 2013, son esprit, qui depuis un quart de siècle, symbolise l’introuvable réforme politique est toujours là, plus fort que jamais. Le 15 avril, plusieurs centaines d’admirateurs s’étaient rassemblés à Gongqingcheng dans le Jiangxi, sur sa tombe visitée chaque année par plusieurs centaines de milliers de Chinois venus honorer sa mémoire.

Le 16 avril, deux journaux de premier rang contrôlés par le Parti évoquèrent son héritage. Alors que le 解放日报 – Jiefang Ribao (Libération) - de Shanghai, organe officiel du Parti dans la grande métropole de l’Est, né en 1949 et héritier du Jiefang de Yan’an, publiait un long commentaire des idées de Hu Yaobang, le Quotidien du Peuple en recommandait sa lecture.

Suite à ces deux coups de cymbales réformateurs, les commentaires affluent avec, comme toujours, plus de questions que de réponses.

Sommes nous en présence d’une secousse dont les répliques provoqueront des avancées majeures ? Ou s’agit-il seulement d’un nouvel épisode de la lutte que se livrent depuis plus de 30 ans ceux qui prônent l’ouverture politique et leurs adversaires qui la redoutent, inquiets pour la survie du Parti ? Les espoirs libéraux seront-ils, une fois de plus, étouffés par la machine bureaucratique du Régime ?

A quoi s’ajoutent les commentaires qui, spéculant sur l’immobilisme monolithique du régime et assimilent les références récurrentes à Hu Yaobang à une mise en scène destinée à leurrer les observateurs étrangers et les Chinois.


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Par Caligula Le 19/04/2013 à 16h17

L’obsédant héritage de Hu Yaobang.

Article intéressant, cependant je me demande pourquoi - si le régime veut vraiment entamer des réformes - les dirigeants ne s’appuient pas sur l’héritage de Hu Yaobang pour moderniser/réformer la politique ?

Ils auraient, en effet, tout à y gagner. Même si la modernisation n’est que partielle, elle offrirait une porte de sortie digne (enfin, façon de parler) en ce qui concerne Tien An Men, car la tuerie pourra être qualifiée d’erreur d’un autre temps, ou d’autres moeurs.

Je ne sais pas si je me fait bien comprendre, mais disons que pour moi Hu Yaobang et sa vision réformatrice sont comme un étendard que le peuple agite au nom de la réforme ; dans le même temps, le parti pense à se réformer et cherche un porte drapeau...

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