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La manœuvre globale de l’économie chinoise

Plus de Fusions et Acquisitions en 2014

Un article paru le 24 décembre dans le magazine Caijing et le China Daily dresse le bilan des récentes fusions et acquisitions chinoises et anticipe les plus probables pour 2014. En août, le Dalian Wanda group a racheté pour 490 millions de $ le britannique Sunseeker International, fabriquant de Yachts. L’opération faisait suite au rachat en juin 2012 par le même Wanda pour 2,6 Mds de $ du groupe américain AMC, le géant des cinémas Multiplex.

On se souvient qu’en décembre 2009, le Suédois Volvo était passé sous le contrôle de Geely ; en 2012, le géant chinois de l’agroalimentaire Brightfood, se payait la majorité des parts du britannique Weetabix (céréales pour petits déjeuners) pour 1,9 Mds $ ; un an plus tard, Shuangui, le plus gros producteur de viande chinois rachetait pour 7,1 Mds $ le géant américain de la viande de porc Smithfield Foods inc. Il s’agissait de la plus grosse transaction internationale chinoise depuis le rachat par la Chine du pétrolier canadien Nexen (15,1 Mds de $) en 2012.

L’article prédit une croissance de 10 à 15% des F&A en 2014, dans un contexte international où la confiance des prêteurs s’améliore et où les groupes chinois augmenteront leur emprise à l’international pour s’approprier les marques étrangères.

Le premier groupe chinois sur la liste est Shouguan Mining Corp. géant des mines d’or en pleine expansion, dans un secteur où plus de 2 Mds de $ de F&A ont été opérées en 2013. Les équipements de sport sont aussi un domaine à surveiller : on peut s’attendre à une F&A lancée par le groupe Li-Ning (ancien gymnaste chinois devenu entrepreneur) qui viserait des marques de second rang comme les Américains Peak Sports ou New Balance Athletic Shoe, lui-même déjà investi en Chine.

China Shenhua présent en Pennsylvanie

Shenhua, le géant public chinois du charbon s’est allié avec l’Américain Energy Corp of America pour développer des gisements de gaz de schiste en Pensylvanie. Il investira 90 millions de $ pour établir une filiale consacrée au projet qui comptera 25 forages dont le rendement attendu est de 3,8 Mds de m3 de gaz en 30 ans.

Shenhua qui n’a pas l’expérience du gaz de schiste doit démarrer un projet dans le Hunan en 2014 et envisage d’étendre ses explorations dans le Guizhou. A cet effet il compte sur la coopération et les transferts de technologie de son partenaire américain qui maîtrise les techniques de fracturation hydraulique et de forage horizontal depuis 2007.

Pour l’instant la compagnie étrangère la plus agressive en Chine pour l’exploitation du gaz de schiste est Royal Dutch Shell en partenariat avec Petrochina tous deux opérationnels dans le Sichuan. Mais en Chine le gaz de schiste ne se développera pas comme aux États-Unis par le biais de sociétés privées du pétrole. L’exploitation restera étroitement contrôlée par l’État.

Petrochina en Irak avec Exxon Mobil

Fin novembre 2013 le n°1 chinois du pétrole acheté 25% des parts du champ pétrolier irakien de West Qurma situé à 50 km au Nord-ouest de Basra à proximité du gisement de Rumaila déjà exploité par Petrochina avec BP. L’investissement augmente encore l’emprise chinoise au Moyen Orient et de Petrochina qui fut le premier groupe pétrolier étranger à investir en Irak après le départ des Etats-Unis. Il est aujourd’hui le premier opérateur et le premier investisseur étranger en Irak.

Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, la Chine deviendra le premier client du pétrole irakien en 2030. Une tendance qui inquiète les stratèges chinois qui y voient une vulnérabilité liée à la volatilité de la situation irakienne. En 2013 la chine a importé 210 millions de tonnes de pétrole, en hausse de 5,4% par rapport à 2012. Depuis septembre, elle est le premier importateur de pétrole avant les Etats-Unis.

Les hydrocarbures au centre des relations Moscou Pékin.

Lors de la visite à Pékin du Premier ministre Medvedev les 22 et 23 octobre dernier CNPC et Rosneft ont signé un vaste accord préliminaire pour l’exploitation de plusieurs gisements d’hydrocarbures en Sibérie orientale, 51% des parts revenant à Rosneft. L’exploitation est destinée à la consommation russe, le reste ira à la Chine et à d’autres pays asiatiques.

Le contrat prévoit la livraison vers Daqing de 365 millions de tonnes de pétrole sur 25 ans (environ 15 millions de tonnes par an) pour une valeur totale de 270 Mds de $, dont une avance de 20% à 25% serait à la charge de CNPC. Rappelons que dans un accord séparé, le géant chinois du pétrole CNPC a accepté, contre une cession annuelle de 3 millions de m3 de gaz, de prendre 20% des parts d’un projet sur la péninsule de Yamal dans l’océan arctique - liquéfaction de gaz lancé par Yamal LNG (détenu par Novatek et Total) -, dans lequel le français Technip est également partie prenante depuis le 3 avril 2013.

La presse chinoise a situé la visite de Medvedev dans le contexte plus large d’un rapprochement régional également marqué par les visites du Premiers Ministres indien et mongol Manmohan Singh et Noron Aktanhuyang. Mais alors que la Russie devient une des bases énergétiques de la Chine et que le financement des projets rendra les conglomérats russes très dépendants des prêts chinois, l’enthousiasme de Moscou est en retrait par rapport à celui de la Chine.

Pour la première fois Moscou a refusé de vendre des parts de ses gisements sibériens aux groupes chinois et hésite à accepter les propositions financières des banques chinoises, tandis que, objet d’un interminable contentieux, Gazprom n’a contrairement à Novatek, pas réussi à conclure un accord sur le prix du gaz à livrer à la Chine.

Visite en demie teinte du Premier Ministre indien à Pékin.

Le plus remarquable de la visite en Chine de Manmohan Singh le 22 octobre, fut sa vacuité, tant dans le domaine de la sécurité que dans celui des affaires.

S’il est vrai que les deux pays ont signé un accord où ils promettent de ne pas utiliser la force ni de se livrer à des provocations dans les zones frontières contestées de l’Himalaya, la Chine n’a fait aucune concession et réaffirmé le traitement différent qu’elle réservera aux visiteurs indiens venant de de l’Arunashal Pradesh qu’elle revendique. Plus largement la détente reste difficile alors que Pékin reste le principal soutien du Pakistan tandis que l’Inde abrite l’exil du Dalai Lama.

Même si le commerce bilatéral a augmenté pour atteindre 70 Mds de $ par an, son volume reste très en-dessous de celui avec les grands partenaires commerciaux de la Chine (Japon : 284 Mds de $ , Etats-Unis : 450 Mds de $, UE : 546 Mds de $).


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