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Le 14e plan quinquennal. « L’aménagement technologique du territoire » et le plan carbone. Au-delà des affichages

Promesses écologiques et réalités.

Le 2e pilier du 14e plan affiché par le régime est la lutte contre le changement climatique, honorant les promesses de la COP 21 à Paris en 2015 (lire : COP 21 : entre illusions et scepticismes. Réalités et limites des contributions chinoises.)

Lors du sommet des NU sur le climat à New-York en septembre dernier, Wang Yi, le MAE qui représentait Xi Jinping, a renouvelé les engagements de la Chine, sans toutefois promettre une « neutralité carbone » pour 2050 comme l’ont fait 77 pays.

La cible de Pékin reste un pic d’émission de gaz à effet de serre en 2030. Mais pour répondre aux attentes et désarmer les critiques Wang Yi a, sans donner de détails, affirmé que les « Nouvelles routes de la soie », seraient à l’avenir prioritairement axées sur une plus grande coopération de la Chine sur le climat.

Pour autant s’il est vrai que l’affichage des objectifs du 14e plan quinquennal en préparation confirme cette promesse, la carte sauvage de l’exigence de redressement de l’économie après la pandémie pourrait la faire dérailler.

Le poids rémanent du charbon.

Déjà tout en affichant leurs priorités pour une énergie propre, en sous mains, les lobbies du charbon et la mouvance de l’énergie comme State Grid et China Electricity Council s’activent pour faire inclure dans la planification des centaines de nouvelles centrales au charbon.

Ces projets, en contradiction avec les promesses de pic d’émissions de CO2 en 2030, sont avancés en dépit de surcapacités, certaines centrales au charbon opérant à moins de 50% de leur potentiel.

Pour autant, face à l’urgence d’une reprise économique premier remède contre le risque politique du chômage, la rationalité économique des surcapacités et la lutte contre le réchauffement pourraient n’avoir que peu de poids.

Le risque est réel, attesté par les statistiques chinoises récentes. En 2019, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 2%, tandis que 65% de la croissance de la production d’électricité a été générée par des centrales à combustibles fossiles. S’il est vrai que la part du charbon dans la production d’électricité a fortement diminué depuis 2007, passant de 87 à 66% en 2019, la capacité énergétique produite par les centrales au charbon a augmenté de 40 gigawatts en 2019, en hausse de 4%.

La logique derrière ces marche-arrières est simple. Elle est d’autant plus séduisante en cas d’urgence. La construction des centrales thermiques se convertit bien plus rapidement en croissance économique que celle des infrastructures produisant une énergie renouvelable.

Non pas que la Chine n’ait fait aucun effort. Le poids des « renouvelables » dans le mix énergétique a fortement augmenté et les objectifs fixés pour les parts annuelles de l’éolien (200 GW) du solaire (100 GW), de l’hydroélectrique (350 GW) du nucléaire (58 GW) et de la biomasse (15 GW) ont tous été atteints, parfois dépassés.

En cours également, le remplacement des vieilles centrales au charbon par des centrales au gaz ou par des unités modernes à très faibles émissions de carbone.

Mais les résultats restent mitigés. En 2019, la hausse de la demande d’énergie a relancé les centrales polluantes. Plus disponible et moins cher que les renouvelables, le charbon reste le premier choix des industriels.

Plus encore, pour l’instant, 5 ans après la COP 21, sur les « Nouvelles routes de la soie » les groupes chinois qui ont pourtant le savoir-faire, l’expérience et les capitaux pour promouvoir les énergies renouvelables continuent à exporter l’énergie au charbon.


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